institut européen psychanalyse et travail social  
   N° de déclaration: 91.34.04490.34   
Lettre info

Partage Facebook
Partagez votre amour pour psychasoc avec vos amis !

REZO Travail Social
Connexion au REZO Travail Social

Musique
Lecteur de musique

Livres numériques

Kiosque > fiche livre

Une saison de machettes

Suggérer à un ami Version PDF Version imprimable Réagir au texte

Une saison de machettes
Les tueurs parlent
Seuil
31/12/2002

Dans la myriade de questions ouvertes par le génocide du Rwanda, ce livre va à l’essentielle. Le lecteur est taraudé de la première à la dernière page par ce point d’abîme. Comment ces «simples», «gentils» travailleurs se sont ils transformés en monstres. Petit à petit, les arguments allant dans le sens d’une spécificité géographique : c’est une guerre tribale (entendez une affaire de chez eux) tombent. Le voisin «coupe» sans remords son ami d’enfance et toute sa famille, cet autre économise des balles en écrasant les nourrissons contre les murs. Ces actes inhumains sont bel et bien commis par des hommes.

C’est donc de l’humanité dont il s’agit. Le point de convergence des victimes des génocides est d’avoir côtoyé la part la plus sombre de la nature de l’homme. Freud, en 1920 après la boucherie de la guerre de 14 18 a forgé son concept de pulsion de mort dans son livre « au delà du principe de plaisir. En 2004, nous avons vécu bien d’autres manifestations, du nettoyage ethnique au Kosovo au génocide arménien et bien sûr l’holocauste juif. Ces drames transforment l’adage qui veut que l’homme soit un loup pour l’homme. En réalité l’homme est un homme pour l’homme. Les animaux n’imaginent ni ne mettent en oeuvre l’anéantissement de semblables.

Ce drame atroce nous parle de nous même. Bien sûr, il est particulièrement difficile de se sentir de la même humanité que ces bourreaux sanguinaires et sans remords. Toutefois, au fil des pages, cette question ne peut être éludée. Certains sont tentés de nier, de tribaliser, de donner des explications conjoncturelles plus ou moins raciste, pourtant il s’agit là d’un trait de l’humanité que les sciences sociales devraient conquérir au plus tôt. Peut être qu’alors, lorsqu’une pensée se sera développée, que cette part noire de notre humanité ne sera plus niée, alors peut être sera il possible de trouver des moyens d’éviter que de nouvelles atrocités se produisent.

En effet, pour conclure, Jean Hatzfeld laisse la parole à qui prononce ces mots qui donnent la mesure du gouffre de ce que nous ne pouvons désormais plus appeler son inhumanité.

- Jean-Marie Vauchez, éducateur.

Commentaires

rss  | xhtml

Copyright © par PSYCHASOC
n° de déclaration : 91.34.04490.34

— site web réalisé par Easy Forma