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La relation éducative. Saison 2.

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Akila B.

dimanche 16 avril 2017

La relation éducative. Saison2.

Deux années sont passées, j'ai beaucoup lu comme d’habitude, mais  l'envie d'écrire m’est revenue...Comme une vieille tante que je n'ai pas vue depuis longtemps, qui m'est toujours agréable de revoir pour toutes les histoires qu'elle nous raconte, les fables, les mythes invérifiables, puisque mythes...

Mon texte est comme les séries j’entame la saison 2 de La Relation Éducative  (écrit en 2014) comme toutes les séries, les personnages gagnent en profondeur et les situations se complexifient. J’ai terminé mon texte avec la lecture de Romains Gary la Promesse de l’aube avant les évènements qui ont agité et qui agitent encore notre actualité…

Il est de moments politiques, historiques, terribles et douloureux, où parler d’autre chose que des drames qui se jouent, se nouent, peut sembler indécent. J’ai pourtant  choisi de mettre un peu d’espoir ou alors que puis-je espérer ?

Dépasser les événements, la disparition pour en faire une réflexion. L’action éducative nous  enseigne comment déplacer des points de vue, voir et comprendre les choses, le monde, soit, autrement longuement, lentement, profondément. Loin de cette hystérie médiatique qui déclenche parfois les pires rumeurs.

« Crois-moi, démon aux éruptions tapageuses et infernales ! Les plus grands événements – ce ne sont pas nos heures les plus bruyantes, mais nos heures les plus silencieuses. »

Ainsi Parlait Zarathoustra Friedrich Nietzsche

J’ai le souhait, depuis longtemps d’écrire un roman. Comme toile de fond mon expérience personnelle et professionnelle, mais cela me semble d’une banalité affligeante surtout lorsque l’on voit le nombre de romans dirais-je de  livres écrits par les Hommes Politiques en fonction…Je me demande comment ils font ? Moi qui n’ai  pas le temps de fournir une note de synthèse ou un bilan d’activité en temps et en heure, je suis en admiration… (Je plaisante  bien sûr !!) Bref je profite de quelques jours de congés bien mérités, pour prendre la plume enfin le clavier !

J’aurais voulu commencer, comme je l’ai toujours rêvé un roman par les phases suivantes; « Aujourd’hui maman est Morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas…1  » Mais aussi «  C’est aujourd’hui dimanche. Comment je le sais ? Tout à l’air en congés ; la maison, et nous, et les choses… 2  » ou encore «  Tout ce que j’ai je le porte sur moi. Ou plutôt, tout ce qui m’appartient, je l’emporte avec moi… 3 » Car elles représentent pour moi le début d’un livre magnifique.

 J’ai toujours pensé qu’il existe un lien très étroit entre la littérature et le travail Éducatif. Tousces personnages au contour imaginaire et pourtant si réel, sont les reflets d’un questionnement sur la condition humaine en ce sens ils ont à nous dire des «  choses », Meursault, dans l'étranger, Roquentin dans la nausée , Lucien de Rubempré dans   les illusions perdues …. Et j’oubliais  Ferdinand Bardamu  dans voyage au bout de la nuit (qui se rappelle de Bébert …) qui pourrait être un jeune rencontré par un  éducateur ou l’inverse…C’est souvent le cas !!

1 « L’étranger » Albert Camus Edition folio poche

2 « L’infante maure  » Mohammed Dib Edition Albin Michel

3 «  La bascule du souffle » Herta Müller Edition  Gallimard   

C’est pourquoi, la Littérature ne nous parle pas seulement des autres, mais de l’autre en nous. Le meilleur témoin est celui qui, est capable de se décaler, de se décentrer, de  se «  désaltérer », garder avec humour ses distances par rapport à soi et à la réalité…La littérature nous apprend aussi comme, la relation éducative la fragilité de nos existences, du transitoire.

 

«  Mais parce qu’être ici est beaucoup,

Qu’apparemment tout ici a besoin de nous ; ces choses éphémères,

Étrangement, nous concernent.

Nous, les plus éphémères.

Une fois chaque chose , seulement une fois.

Une fois et jamais plus. Et nous aussi

Une fois. Jamais plus ».

Neuvième Élégie Rainer Maria Rilke

Les mots de tous les jours assemblés d’une certaine manière, acquièrent le pouvoir de suggérer l’imprévisible, l’inconnu, et les écrivains, parlent à leur insu de choses qu’à la lettre «  ils ne savent pas  » comme nous dans l’action éducative au quotidien… (J’ai en sourdine le supposé savoir de l’éducateur…)

« Nous voulons toujours, que tout ait un sens. Nous voulons que le temps aille sans jamais se retourner, que les évènements s’enchaînent, que les livres aient un plan, une signification cachée, l’histoire une fin  d’où tient-on qu’il y a toujours des causes ? Pourquoi toutes choses au monde doivent-elles être cause ou effet ? »  L’Homme Révolté Albert Camus

Si nous y réfléchissons bien, il en n’est de même pour l’action éducative, on voudrait pour faciliter notre travail, que l’histoire d’un jeune ait un plan, un début, une fin bien ficelée  sans difficulté apparente. Ainsi, nous pourrons nous rassurer...Plutôt que de faire «  des planifications , des gestions de parcours… ». Il me semble  que cette Relation Éducative singulière, doit encourager le jeune à poser ses mots sur une page blanche, à l’accompagner dans ses voyages existentiels…Car toute vie, toute expérience passe aussi sûrement et inexorablement que le paysage entraperçu de la fenêtre du train…

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