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Psychothérapies d’enfant, enfants en psychanalyse

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Psychothérapies d’enfant, enfants en psychanalyse
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31/12/2003

Les ouvrages consacrés à la psychanalyse d’enfants ne sont pas légion. Passés les célèbres travaux de Rosine et Robert Lefort, ou encore d’Anny Cordié pour les lacaniens, et de quelques autres dans le champ de l’IPA tels le regretté Serge Lebovici ou Annie Anzieu, il semble que la question n’ait guère été approfondie par les cliniciens. Il est vrai que Freud en son temps, hormis le cas du petit Hans dont le traitement s’est passé par père interposé, avait laissé le champ en friche. D’où l’intérêt de ce travail en duo signé par deux membres de l’Association Lacanienne Internationale. Cet ouvrage est en partie posthume et orphelin d’un de ces auteurs, puisque Jean Bergès nous a quitté récemment.

Le débat qu’ouvre l’ouvrage sur la différence entre psychothérapie et psychanalyse ne manque pas de sel et s’inscrit bien dans l’actualité où la volonté de réglementation de l’Etat fait fureur. Si pour les adultes la question peut paraître claire : on ne voit pas pourquoi l’Etat viendrait s’interposer dans ce qui relève d’un pacte entre un analyste et un demandeur d’analyse, en ce qui concerne les enfants, sujets en devenir, la question n’est pas la même. Ils sont sous la responsabilité parentale. Si, comme le souligne Jacques Lacan dans sa note à Jenny Aubry ( Autres écrits ) l’enfant se présente comme symptôme du couple parental, c’est à ce niveau qu’il s’agit d’intervenir pour traiter une jouissance dont l’enfant se fait ou est fait l’objet. Du coup psychothérapie et psychanalyse ne sont pas antinomiques, même si l’une vise les aménagements du sujet dans sa vie familiale et l’autre une confrontation radicale au vide qui le constitue. Finalement, même si la psychothérapie peut apaiser et l’analyse enlever tout espoir illusoire, il faut bien repérer que c’est le sujet lui-même qui y détermine son cheminement et le degré de son engagement. Faute de cette position éthique l’analyste ferait du forcing. Il n’est pas question ici, comme certains le prônent, de produire de l’analyse à tout prix, mais de se mettre au service d’un sujet, jeune dans ses attaches sociales, qui ne peut s’avancer que là où il peut le supporter. Là aussi, cordonnier pas au-delà de la semelle ! Du coup les réflexions des auteurs sur le cadre, l’association libre, le travail sur la lettre etc. prennent toute leur pertinence. Les outils de travail sont mis au service d’un sujet, dit enfant - paradoxe, si l’on entend, comme le précise Freud (préface de 1925 à l’ouvrage d’August Aïchhorn, Jeunes en souffrance ), que l’enfant dure chez l’homme tout au long de sa vie -, mais d’un sujet malgré tout qui tente d’inscrire dans le texte parental sa propre trace. Cet ouvrage tout à la fois clinique et théorique, dévoile une pratique en acte, en train de se faire. C’est sans doute la seule façon de maintenir vivante l’invention freudienne, dans un moment où certains tentent soit de la figer en des dogmes de plomb, soit de la faire taire. « La théorie est grise, mais l’arbre de la vie reverdit sans cesse », signé : Sigmund Freud.

Joseph Rouzel, psychanalyste, formateur en travail social, directeur de Psychasoc.

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