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la formation professionnelle des travailleurs sociaux entre enjeux intellectuels et visées praticiennes, au prisme de la question éthique

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Bernard Pellegrini

dimanche 18 décembre 2005

En quoi la catégorie de l'acte, d’origine philosophique (la morale qui se pose la question du fondement) mais conceptualisée de manière décisive par la clinique psychanalytique, est-elle pertinente ?

Sous trois dimensions : pour éclairer ce qu'il en est de la pratique dans le travail social ; pour en inférer une certaine position de la question de l'éthique dans le travail social ; enfin, à partir d’un certain rapport au savoir, pour nourrir quelques questions de formation.

I - Une petite théorie sur ce en quoi consiste "faire travail social"

1) L’objet du travail social : un travail sur le rapport entre le sujet et le lien social

Suivant en cela Michel Autès, sociologiquement, ses pratiques sont, tout autant que prestations matérielles, des pratiques symboliques et discursives tendant à un dégagement des impasses objectives et subjectives et à une certaine recomposition des places dans le social.

En principe, il y aura travail social s’il est œuvré dans le sens d’une rupture avec les situations ou les facteurs qui ont causé la difficulté, sociale et/ou subjective, objet de la rencontre avec le travailleur social, pour permettre une recomposition ouvrant sur d’autres possibles. Ces remaniements constituent solidairement l’enjeu et le ressort de toute intervention sociale.

Cela comporte une dimension de refus de ce qui est et qui fait figure de « destin » pour le sujet, ou bien - (mais est-ce au fond si différent ?), qui se présente sous le verdict des nécessités du déterminisme social ou l’évidence des catégories des référentiels construits par les représentations des institutions ou des professionnels.

Une première indication peut déjà être avancée : c’est bien en cela que, n'en déplaise aux thuriféraires du "développement social », il ne peut s'agir de se contenter de manipuler les « tuyauteries de l’ingénierie sociale », bien au contraire antithétiques avec le réel qui fait butée aux meilleures volontés, fussent-elles bien pensantes, de nos "programmateurs" ou nos "chefs de projet".

Le lien social, ici, est donc à prendre dans son acception anthropologique de lien symbolique, c’est-à-dire de médiation de la parole et du langage, de l’instance de discours qui règle et si possible pacifie (civilise) la relation subjective interhumaine, comme condition de ce qui fait tenir ensemble une société humaine possible. Car il n’y a de lien social que pour des sujets et il n’y a de sujet que dans un lien social, qui, ni l'un ni l'autre, ne vont de soi.

En d’autres termes, le travail social comporterait donc une dimension d’acte qu’il convient de penser comme tel. Et l’acte doit être distingué de l’action et de l’activité. En cela le travail social est redevable d’une dimension d’éthique de l’acte, irréductible à toute technologie d’ingénierie sociale, pour tout dire, incompatible avec l'impératif de maîtrise assigné par nos décideurs aux praticiens du travail social.

2) Une spécificité de l'acte du travailleur social ?

Cet acte, peut-il être d'une autre espèce que celui qu'a mis en lumière la théorie psychanalytique tirée de sa pratique ? Si oui, alors il y aurait une spécificité, à définir, de l'acte du travailleur social.

Il y a bien, à mon avis, à distinguer radicalement un discours du social, plutôt structuré comme le discours du maître parfois mâtiné, ainsi que le reproche Joseph Rouzel dans son article des ASH, de discours universitaire (ou pseudo…) ; et donc à l’opposé du discours de l’analyste. Cependant, concernant l’acte, ma position est plutôt qu’il n’y a pas de spécificité, puisqu'il n'y a d'acte que pour un sujet et qu'il s'agit de ne pas mettre n'importe quoi sous ce terme.

3) Eclairer le ressort de ce en quoi consiste « faire travail social » : la logique d'une relation rendant de tels remaniements plausibles :

Faire acte de travail social, c’est donc mettre en travail ce qui, pour un sujet, du social précisément le travaille ou le broie éventuellement. Le travailleur social, en fait, c'est le client ! (François Leguil, 1988.) On peut aussi, selon une trouvaille de Louis Sciara (ALI journées psychanalyse et travail social de mars 2005), appeler ce dernier « travaillé social ».

C’est (chez le travailleur social) tenter, par la séparation d’avec une place de toute puissance (qui sait, qui donne ou retient, discrétionnairement, des secours, des conseils, de son temps etc.) ou son revers d’impuissance connivente et séductrice, de favoriser l’émergence d’un écart pour qu’une parole propre puisse diverger, d’un espace où la plainte ou la demande adressée à l’autre du social puisse être accueillie et prise en compte, c’est-à-dire trouver à cheminer vers une modification du rapport du sujet, justement, au lien social. Ce lien social qui, loin de « l’exclure » comme le répètent à souhait les tenants du DSL, ne l’inclut que trop, à une place de déréliction, pas autrement que par la dépendance de son besoin.

Toujours du côté du travailleur social, pour qu’un tel remaniement de l'inclusion dans l'Autre, pour qu'une transgression de la pente du « destin » intériorisé soit plausible, il y faut une rencontre, où le professionnel offre une présence dans une certaine logique de la relation, c’est-à-dire prenne le risque de se situer au bord de ce que ses savoirs, savoir-faire et techniques lui prédisent ou lui dictent sur celui qui lui fait face, - mais tout autant, de suspendre ou faire taire ses propres idéaux ou ses éventuelles certitudes sur ce qui est bon pour l’autre qui s’adresse à lui.

Au passage, pour ne pas s'en prendre à la légère ou de haut avec la situation objective où est pris le travailleur social, on doit discuter le point de savoir si une telle position logique dans la relation du travailleur social avec l'usager, est ou non forcément incompatible avec les prestations impérativement attendues du travailleur social, telles les soutiens, aides et secours, la restauration des usagers dans leurs droits, l’élaboration d’un projet dans une modalité qui peut aller jusqu’à la contractualisation. Je postulerais volontiers que ce n'est pas forcément le cas.

Il conviendrait plutôt de ne pas dévaloriser la prestation, l’aide, la réponse qui fait partie intégrante, en particulier, du service social. Ceci à condition de veiller à ce que, du fait de l’objet de la demande et sous couvert de service rendu, les sujets ne soient pas rabattus sur leur être de besoin, sur leur « être dans le besoin ». A condition que l'octroi de l'allocation RMI au titulaire de ce droit soit l'occasion d'un dire où s'explore par exemple la question de ce qu'il en fait : non pas du fric ce qui devrait le regarder, mais du fait que, en ce cas, le dispositif inverse la structure d'une situation dans laquelle ce n'est plus le sujet qui est en dette envers la société mais celle-ci qui s'institue en dette envers lui, risquant ainsi de conforter sa place de déréliction et sa dépendance envers l'Autre du socius…

Donc, la question est celle d'une possible coupure déliant le sujet d'avec les déterminants de son aliénation dans les savoirs de l'Autre. L'Autre que le travailleur social, en l'espèce, incarne et ce que d'ailleurs l'usager lui suppose puisqu'il est à cette place de le représenter ou pire, dont il est la "présentation", la présentification même - et ce qu'il lui reproche à l'occasion en pensant qu'il jouit de ne pas vouloir lui donner, arbitrairement, l'objet qui lui revient de droit !

Pour avancer dans ces arcanes, conceptuellement, la question se pose de déterminer à quelle notion du manque ou encore de l'impossible le travailleur social pense avoir affaire : manque de quelque chose, que justement le social peut lui procurer et lui refuse ? (Ex. le logement : il arrive que, le jour où on trouve le logement tant attendu, le sujet n'en veuille pas !) ; impossible comme contraire de possible ou comme réel (que le sujet ne veut pas son bien) ?

Et le travailleur social, en butte lui aussi au transfert en tant que supportant ce supposé savoir, est-il à même de le supporter, de faire avec, voire de s'en servir, finalement d'accepter d'assumer ce semblant ?

Car cet acte, si l'on suit ce qu'en dit la psychanalyse, nécessite que, dans la logique de la relation, le travailleur social se fasse cause de la mise au travail du sujet. Le désir du travailleur social, comme travailleur de la demande, pourrait-il donc être homologue du désir de l'analyste ? En admettant que l’on hasarde une telle aporie, comment transmettre une position logique favorable ? On ne peut exiger, ni même souhaiter allonger tous les travailleurs sociaux).

Et, si tant est que, pour certains du moins, cette position éthique ait du sens, comment peut-elle trouver place dans l'institution ? Le travailleur social a-t-il légitimité à introduire un écart, un petit bougé dans la commande institutionnelle ; finalement un quart de tour dans le discours du social où il n'y a plus de place pour l'impossible comme réel mais seulement, celui-ci étant nié, pour l'impuissance ?

II - Définition de l'acte : l'acte séparateur de l'aliénation du sujet dans les savoirs de l'Autre (François Leguil, Marie-Jean Sauret)

Du côté de celui qui s'adresse au social, cet effet de transformation sans lequel il n'y aurait pas, à mon idée, travail social mais seulement gestion de dispositifs, la rupture ou les remaniements qu'il s'agit de rendre plausibles, impliquent de permettre, dans la relation et malgré la situation de besoin, qu'il y ait place pour du sujet.

Contrairement au psychanalyste, le travailleur social n'est pas là pour travailler sur l'inconscient du sujet qui s'adresse à lui, mais il s'agit au moins de créer les conditions de possibilité d'une place pour un sujet et donc une certaine appréhension de l'impossible comme tel, et l'invention d'issues néanmoins praticables.

L'acte et le savoir : « l’os de notre affaire »

L'acte, précisément, est ce par quoi le sujet échappe à ses déterminations. Certes il a telle raison biologique de faire ceci, telle raison sociale, tel motif psychologique, mais le sujet, dans son incertitude même comme effet du signifiant qui manque dans l'Autre, est d'abord résistance à l'Autre refus d'être réduit à un objet de son savoir, à un objet su de l'Autre (Marie-Jean Sauret) ; par son acte, un sujet acquière la certitude de ce qu'il advient.

Un acte, donc, est ce qui change le statut d'un sujet, ce qui le change symboliquement, fait effet de vérité, trou dans le savoir que ce savoir ne maîtrise pas. L'acte est en dehors de ce que tout savoir prescrit, c'est toujours un engagement, un pari. Nul savoir-faire, nul vade-mecum, nul "outil technique" au niveau de l'acte. Aucun savoir ne peut fonder l'acte et celui-ci n'est pas savoir appliqué (François Leguil).

L'acte où se détermine un sujet, notre praticien en l'occurrence, en face d'un autre sujet, n'adviendra que s'il s'expose en dépit de ses savoir-faire, prend le risque de se tenir au bord des savoirs qui l'assurent, dont il se fait rempart.

Il ne faut cependant pas opposer éthique et savoirs car ils sont indispensables pour délimiter le lieu de l'acte, cerner ce lieu du réel d'où peut surgir une vérité. Simplement, tout dépend de savoir lesquels et ce que l’on en fait : il faudrait, justement, transmettre si possible les meilleurs des savoirs disponibles ; c’est l’une des questions de fond précisément de cet atelier, telle que l’a bien posée Joseph Rouzel dans son article des ASH sur l’évolution des formations.

De la difficulté de postuler une éthique de l'acte pour le travailleur social, d’y faire une place dans nos formations bourrées de contenus, autrefois référés aux connaissances fondamentales des sciences humaines et sociales comme telles mais plus ou moins tirées vers « l’application professionnelle », - et aujourd’hui de plus en plus assignées aux utilités directement instrumentales de l’ingénierie sociale :

Chez le praticien : la question de la compréhension et du sens

Si l’on se repère à l’aune de l’acte du psychanalyste, il est admis que l'interprétation peut être considérée comme pouvant, à certaines conditions comme celle de l'équivoque, d'un certain décalé, une réponse "à côté", constituer un acte qui fait "invention" et effet de vérité. C'est précisément qu'il n'y est pas privilégié l'interprétation compréhensive contrairement aux psychothérapies.

Qu'en est-il chez les travailleurs sociaux, qui ne sont certainement pas payés pour interpréter ou pour "thérapiser" les usagers, mais chez qui, cependant, est si chère l'idée - est tant caressé l'idéal - de la compréhension, où l'on répète à l'envie le mot d'ordre de "donner du sens" ? Comment oser, (avec quelle chance d'y parvenir ?), enseigner qu'il vaut peut-être mieux se méfier de la compréhension dans la relation ? (Cf. le rapport du CSTS sur l'éthique dans la relation d'aide).

Tout d'abord parce que, si l'on fait le choix de la réponse compréhensive, on substitue ses propres signifiants aux signifiants de l'autre ; c'est refuser la dimension propre de l'énonciation. Comprendre, c'est presque à coup sûr annuler le non savoir sur ce que l'autre veut, sur ce qui lui convient.

Surtout c'est prendre, du signifiant, non pas son versant d'effet de trou, mais son versant d'effet de sens. La dimension de l'acte est du côté du réel, du signifiant pris comme lettre et non dans la chatoyance du plein de sens où le sujet est obturé.

Car, ce que vise l'acte dans l'analyse, pour y faire barre, c'est la jouissance que le sujet trouve dans sa plainte, dans le symptôme qu'il vient rapporter ; jouissance qui, précisément, fait obstacle à tout remaniement possible. Or, la jouissance du sens constitue aussi un obstacle opaque et tenace au dégagement du sujet de son emprise sous les signifiants maîtres qui lui font fardeau. Elle peut se servir du signifiant pour parvenir à ses fins c'est-à-dire que rien ne change.

Il ne s'agit pas, pour le travailleur social de prétendre singer l’acte du psychanalyse, non plus que d'idéaliser l'acte. Il s’agit pour lui, tout simplement, de s’autoriser à penser - en sachant cependant, que, dans l’acte, le sujet n’y est pas mais que l’acte se révèle et se juge dans l’après-coup - et, parfois, de faire rien ! ("Revenez donc me voir…"). Il peut tout simplement suffire de s'autoriser un dire à bon escient. (Ex. la scène de la "Madonna coll' fanciullo" dans un collège où l'AS scolaire, pétrifiée, ne peut articuler une parole sur ce qu'elle perçoit comme réel dans la situation familiale. 2 )

III - Dans la formation : quelle place pour les savoirs, quelle voie praticable pour laisser place à une certaine éthique de l’acte comme lieu d’où opère le praticien travailleur social ?

Avant même les questions de pédagogie, un premier problème tient à ce que, dans les formations de travailleurs sociaux, on abreuve les étudiants de toutes les bribes possibles et imaginables des savoirs (souvent appliqués voire instrumentalisés) en sciences humaines et sociales, maintenant de toutes les ingénieries de la maîtrise du lien social.

Ces connaissances (universitaires, fondamentales et appliquées), si possible les meilleures, sont tout à fait indispensables et là-dessus je ne suis pas complètement Jozeph Rouzel. Je partage quand même son souci en ce que, me semble-il, ce qu’il dénonce dans son article, ce n’est pas la connaissance comme telle mais l’inféodation des pratiques de formation par les logiques du discours universitaire, venant qui plus est consacrer le discours du maître.

Or, nous n’en sommes peut-être même plus là. Les tendances les plus en actuelles : aux référentiels divers, aux logiques d’apprentissage de compétences instrumentales formellement positivées, aux programmes ingéniérisés des « sciences de l’action », ne viennent-elles pas renforcer un goût, en fait déjà assez historique dans notre champ, pour la croyance consistante dans les vertus d'un méthodologisme dégoulinant ? Ce dernier non seulement devenant aujourd’hui un maître féroce, mais plus encore, fait pour ne rien savoir de toute subjectivité, de toute énigme singulière et de tout aléa dans la relation ; bref, de l’impossible comme réel propre à l’être parlant, fût-il usager du social ou bien travailleur social ?

Comment, aujourd’hui plus encore qu’hier, préparer les professionnels à se méfier des commodités de ces figures imposées (au sens fort du terme) ou à s’en départir un tant soit peu contre la féroce commande sociale actuelle ? Comment espérer aider à faire un quart de tour par rapport aux discours de la maîtrise, dans la formation comme dans l’institution ?

Dans les conditions actuelles de la formation telle qu’elle est réglementée, dans les logiques institutionnelles et de missions qui enserrent de plus en plus étroitement l’exercice du métier, le travailleur social peut-il encore être légitimé à prendre le risque de son acte, à s’y autoriser de lui-même en tant que sujet ?

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Eléments de bibliographie

Psychanalyse

SAURET M-J., Psychanalyse et politique , Ed. du Mirail, Toulouse ;

LACAN J., Séminaire 1959-1960 L’éthique de la psychanalyse ;

LACAN J., Séminaire 1968-1969 l’Acte psychanalytique ;

Travail social et éducatif

IMBERT F., La question éthique dans le champ éducatif ;

PELLEGRINI B. (dir.), La théorie et le savoir dans l’acte du praticien ou la question de l’éthique dans le champ social et éducatif , FNCELCFTS ;

PELLEGRINI B., « Peut-il y avoir une éthique professionnelle ? », in Informations sociales, CNAF, n° 1 1991 ;

1 Cette proposition de travail est reprise et adaptée d’une intervention lors d’une journée de l’Association lacanienne internationale de juin 2005, intitulée « La catégorie de l’acte permet-elle de penser la question éthique dans le champ du travail social ? », en ligne sur le site de l’association : www.freud-lacan.com, rubrique Psychanalyse et travail social.

2 En bref ; la mère d'un enfant en grande difficulté finit par venir pour parler de son fils dans le bureau de principale, en présence du conseiller d'orientation, de l'AS. Elle se présente avec Christopher, mais aussi avec un beau bébé dans les bras et un autre dans le ventre. Ostensiblement, elle dégrafe son corsage et s'absorbe totalement dans la tétée. Christopher tourne sans cesse en orbite autour d'elle tentant en vain de lui dérober le moindre regard qu'elle lui refuse. Impossible d'entrer en contact avec cette "Madonne à l'enfant chéri" qui s'expose avec son trésor au sein pour évoquer l'objet de la rencontre. L'AS, pétrifiée comme les autres, ne se reconnaît pas le droit d'intervenir pour mettre sur cette scène une parole - qui pourtant la brûle d'impatience car, dit-elle, je ne suis que l'AS et pas l'autorité du collège ni la spécialiste psychologue…

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