institut européen psychanalyse et travail social  
   N° de déclaration: 91.34.04490.34   
Lettre info

Partage Facebook
Partagez votre amour pour psychasoc avec vos amis !

REZO Travail Social
Connexion au REZO Travail Social

Musique
Lecteur de musique

Livres numériques

Textes > fiche texte

Le juridisme gestionnaire

Suggérer à un ami Version imprimable Réagir au texte

Daniel Pendanx

lundi 08 octobre 2012

Le juridisme gestionnaire

                          par  Daniel Pendanx

Quelques remarques sur   l’Intervention aux Biennales de l’éducation spécialisée   de   Gyslaine   JOUVET, 2012, intervention qui a été publiée sur le site « psychasoc ».

 

«  Par  juridisme  j’entends la pratique du discours d’interprète que dans la structure normative occidentale nous imputons au juriste. Cette imputation suppose la reconnaissance des places d’interprètes, de procédures d’interprétation et d’un principe tiers qui n’est rien d’autre que l’Interdit socialement mis en scène. Sans différenciation des places, des fonctions et des discours, le rapport à la Loi devient une mascarade. Cela revient à dire que le totalitarisme est par essence subversion et détournement de la différenciation des discours, méconnaissance de l’imputabilité de la parole, destruction de l’espace subjectif. … Dans cette perspective je dirai : le totalitarisme, c’est la prétention d’être à toutes les places à la fois, de les contrôler toutes, d’être tout. Le juridisme qui s’ignore est, pour nos sociétés, une forme totalitaire, en ce qu’il vient à la place, sans jamais le déclarer explicitement, de la fonction de l’interprétation juridique. … Le totalitarisme, au sens juridique du terme, c’est en psychanalyse la transformation du transfert en un droit de police sur le sujet. … Comment justifier un tel retournement du transfert ? Je vous renvoie à ce juridisme de très bas étage, digne de certains casuistes probabilistes dénoncés par Pascal et plus tard par Hegel, mais qui se donne pour quintessence de la psychanalyse, dont se gonflent les gloses sur le transfert dit de travail. Autant promouvoir à ciel ouvert l’inentamable du fantasme de l’analyste, quand celui-ci se donne le droit de verrouiller pour son patient l’accès au meurtre du Père, s’octroyant ainsi le droit d’asservir son semblable. Vous avez là l’exemple du juridisme sans nom et de ses suites totalitaires, et bien entendu de sa reproduction si les choses restent en l’état. »

 Pierre Legendre, dans  Revenir à l’essentiel,  revue Césure, 1993

«  Si  des  flous  existent  autour  des  pratiques  des  éducateurs,  parallèlement  un  flou  est  entretenu  autour  de  la  profession  aujourd ’hui.  », nous dit Gyslaine Jouvet en introduction de son propos.

Certes, beaucoup de flou, mais malheureusement je ne vois guère, pour faire écho à la citation introductive ci-dessus, que son intervention, qui s’inscrit dans la longue tradition, je dirais   pastorale,  du travail social,  revienne à l’essentiel.  Autrement dit je ne lis pas qu’un tel propos, souhaitant nous sortir du flou, puisse contribuer en quelque manière à nous dégager de ce  juridisme  qui, dans le fil du vieux psychologisme (ou  psycho-juridisme ), porte aujourd’hui la techno-science gestionnaire à subvertir la fonction symbolique du Tiers, du Père, et dès lors à se poser comme la Grande Mère Gouvernante…

Nous touchons là, derrière une telle intervention, dont l’ambition n’est pas nouvelle, c’est le moins qu’on puisse observer, à la production commune de ce  juridisme  que je nomme  gestionnaire.  Il s’agit là d’un classique discours de pouvoir parental, mais quelque peu dé-symbolisé : un  discours du maître  qui s’ignore comme tel, s’imaginant peut-être éliminer l'obscur, évacuer l'énigme, et ce faisant mettre à son pli l’irréductible du réel… 

A l’identique de ce que j’en observe dans la plupart des discours de ce genre, discours légaliste notons-le, l’auteur de cette intervention (pardonne moi lecteur, je sais qu’elle est femme, mais je reste rebelle à la « féminisation » des titres), bien qu’évoquant brièvement la question du sens, n’articule en rien sa réflexion à cet essentiel qu’est, pour l’orientation générale du travail social, éducatif, comme pour l’identification   professionnelle,  la problématique de la  Loi  – problématique   dont les notions centrales de  filiation  et de  transmission  répondent.

Pris dans la grande foire aux discours ce propos déploie en vérité dans le surplomb, au ciel de ces biennales où il fut reçu, comme un juridisme occulte, sans retour du regard (de la réflexion) vers soi ; on n’y lit nulle prise en compte de la place que l’auteur vient ainsi occuper dans la structure, le mythe œdipien institutionnel, nulle interprétation de la figure qui tend à s’y  réaliser … Pour le dire au plus simple : les éducateurs me paraissent y être pris, au mieux comme des enfants, au pire comme des « nègres »…

 A la clef de cela, derrière la façade, vous avez le nouveau familialisme social, toute la prégnance (positiviste) du mythe subjectif des « parents combinés », d’avant la différence des sexes – mythe familial confusionnel, préœdipien, impliqué dans le néologisme de  parentalité 1 .

Epousant sans distance le légalisme ambiant, s’en faisant l’agent diligent, un tel propos – qui s’inscrit, j’y insiste, dans la vieille tradition du psycho-juridisme –, vise donc à nous sortir du flou et à donner légitimité  et clarté  à  l’identification professionnelle , et cela sous les termes en vogue, technicistes, du management… Sous couvert de « procédures », de « modèles », de « méthodologie », et au prétexte habituel de la «compétence » et de «l'opérationnalité», nous pourrions, à l’en croire, dès lors que nous nous y appliquerions, nous trouver délivrer du « flou »… Serait-ce à dire que du même pas nous nous trouverions débarrasser de  « la peine du vivre et du trouble de penser , ou comme disait René Char, et serait-ce dès lors pouvoir  faire de la vie une affaire triviale  ?

L’auteur ferait bien, si je puis me permettre, de revenir à la notion de « rite », qui elle s’articule dans la tradition à la condition de l’ancestralité, autrement dit à ce qu’il en est du tragique de la condition humaine, et du lien du tabou au totem… L’encouragement est gratuit.

La techno-gestion scientiste reste aveugle quant à l’horizon du sens, c’est-à-dire quant à sa propre fonction symbolique, généalogique ; elle  ne veut rien savoir  de sa propre inscription dans la problématique institutionnelle de la Loi.

Ce qui se trouve ici massivement récusé, que l’auteur le veuille ou non, c’est le  fait symbolique , le fait que   l’exercice de la fonction « parentale » institutionnelle   dont procèdent et participent dans des statuts, places et limites de discours divers, toutes les fonctions du dit « travail social », est d’abord et toujours un exercice singulier : l’exercice d’un interprète sur la scène du théâtre institutionnel. Un exercice référé, qui prend  effet symbolique  en regard de  l’autre scène  du sujet (la scène des identifications sauvages, inconscientes), dans le procès subjectif identificatoire des personnes traitées.  

Les enjeux princeps de nos pratiques ne sont pas d’abord des enjeux comportementaux, disons de réalité objective, mais des enjeux de représentation, inconscient compris. Toute pratique s’engage dans ce champ de la représentation et du langage qui spécifie l’humain,  l’animal parlant , et partant procède, ne serait-ce que pour la subvertir, de la  fonction symbolique « parentale ».  Telle est la ligne de partage des eaux entre comportementalisme et « clinique ».

Tout exercice d’une fonction se trouve pris dans     la dialectique du désir et de la loi constitutive du cours de la différenciation subjective . Cet exercice   ne joue qu’ en vérité , ce qui signifie qu’il s’engage toujours et d’abord comme une prise de position œdipienne, une prise de position dans le mythe institutionnel œdipien. Nous sommes là au cœur du texte, du texte du désir inconscient comme du texte de la Loi, le  Texte sans sujet  comme dit Legendre. Nos milieux ont perdu de vue cette dimension primordiale de l’Œdipe, ordonnatrice de la dialectique du désir et de la loi constitutive du cours de construction subjective, de la différenciation de soi et de l’autre – dialectique sur laquelle prennent effet nos discours et nos actes.

Laissée à l’abandon, nous ne comprenons plus en quoi et comment, hors familialisme, il y aurait lieu de renouer avec la problématique œdipienne, de la Loi, dimension juridique comprise. Nous demeurons en cette affaire, dont procède tout le flou des politiques institutionnelles, dans une lourde régression, préœdipienne. Une régression, je le note au passage, que Lacan avait vu venir, s’inquiétant dès la fin des années cinquante de l’anti-œdipisme qui régnait dans le champ même de la psychanalyse.

 

Les discours professionnels, j’entends là ceux qui se tiennent sur l’avant-scène, ne cessent depuis des lustres, sous des doxas diverses, de s’enferrer dans l’anti- œdipisme, et de conforter le psycho-juridisme associé – ce mélange si confusionnel des ordres et des places de discours qui gouverne le champ de la dite « protection de l’enfance », la sphère de la justice des mineurs elle-même. C’est pourquoi les tenants du psycho- juridisme, les chefferies diverses, s’emploient à circonscrire par avance tout questionnement qui mettrait peu ou prou en cause le légalisme dominant, et le montage institutionnel de la dite « protection de l’enfance ».

On ne saurait toucher, sans être tenu à la lisière,   ce qu’il en est du mode de traitement institutionnel du malaise , de  l’angoisse sociale de culpabilité  (Freud), promu par le  Welfare State , l’Etat vache-à-lait, qui veut notre Bonheur, y compris et surtout quand ce malaise, cette angoisse, se cristallisent du côté des juges… Il y aurait ainsi une Demande à majuscule, à laquelle nul ne saurait dire « non »…

 

Un interdit pèse sur les interprètes : l’interdit de relever ce qu’il en est de ce malaise, de ce traitement de l’angoisse de culpabilité, du côté des tutelles institutionnelles !

J’ai peu à peu compris que c’est à cet interdit là auquel j’avais affaire, y compris quand il me vient des milieux analytiques.

Il ne saurait par exemple être question aujourd’hui pour un organisme influent comme le CNAEMO d’ouvrir la réflexion sur la façon dont les AEMO (judiciaires) ont une fonction de décharge de ce malaise, du malaise des tutelles « parentales » institutionnelles, juges y compris – des tutelles, soyons clairs, qui en ces cas (de décharge généralisée sur l’AEMO) ne  supportent ni ne soutiennent   leur propre acte, les limites de leur propre acte, son effet symbolique séparateur, différenciateur, de coupure…

Cette réflexion, que je soutiens à ma mesure, dans un quasi désert il me faut le reconnaître, excepté auprès de mes collègues directs, qui y contribuent, reste refusée par nos milieux, psy y compris. Le positivisme éducatif et thérapeutique règne, entretenant le  refus de savoir   en quoi la société est une fonction pour le sujet , et en quoi donc la différenciation des places, des discours et des fonctions, à travers la mise en jeu de la limite et de l’écart, est la condition de la transmission de la Loi… 

Comment voudriez-vous alors, dans le contexte de confusion qui est le nôtre, extraire les politiques institutionnelles du brouillard (de la dite « perte des repères ») sans réduire l’énigme ? Comment se saisir du fil rouge : comprendre que toutes les fonctions sur la scène dès lors qu’elles sont limitées et que joue l’écart l’espace vide,  ont vocation médiatrice à unir et lier le désir inconscient (le fantasme, la pulsion) à la Loi, à la loi de la différenciation, celle, langagière, de la différence des sexes et des générations ?  

Voyez-vous, ce que je pose là, de façon dogmatique, ça oriente, mais ça ne vous dira pas comment il faut s’y prendre, ni comment il faut vivre et exercer…   

Mais je soutiens que nous ne saurons nous dégager de la gangue positiviste actuelle de la techno-gestion, du légalisme de la nouvelle « gouvernance » ( de ce rapport fétichisé à la règle qui est celui de la plupart des managers) , si nous ne voyons comment, à force d’en rester à une conception gestionnaire du Droit – conception s’entretenant du clivage   loi symbolique / loi juridique cher à tant de psychanalystes –, nous avons fait le lit du juridisme gestionnaire. Un juridisme qui pour chercher comme ici sa légitimité du côté de la Technique et du Légalisme transporte une vision de la loi sans autre horizon que celui, manipulateur, du comportementalisme.

Les discours alentour et, faut-il encore ajouter, le mouvement naturel interne de nos désirs, le narcissisme, nous conduisent à  occuper la place  du  parent idéal  , autrement dit à  réaliser  les figures du  roman familial  des jeunes et moins jeunes sujets 2 … C’est sous ce poids là, interne et externe, que nos milieux en sont très tôt venus à produire, y compris sous l’étendard de la « psychanalyse », leur propre juridisme médico-psycho-éducatif  : ce  psycho-juridisme  auquel les juges sont priés d’adhérer…

En capacité de justifier de tout, méconnaissant  l’entre-appartenance du sujet et du social , ce juridisme professionnel a fait, je le répète encore, le lit de la techno-gestion. Le management n’avait plus alors qu’à recycler les orgueils et le piétisme … Mais tout cela, qui comportait l’annulation de la fonction tierce et de limite, la subversion du principe du Père, a poussé les uns et les autres dans le duel, dans ce type de malentendu dont j’estime que les crises et conflits entre parents et professionnels qui secouent nos milieux sont une expression directe...

Bien qu’à des degrés divers des  échappées poétiques  (cliniques) aient lieu, ce positivisme, cet  orgueil éducatif et thérapeutique   (Freud) proche de cette  démesure  que les grecs nommaient  hybris,  ne permettent guère de faire face au Réel comme il y conviendrait, en prenant acte, véritablement acte, en interprètes et non en militants, de l'impossible à réformer, à gouverner, à éduquer selon son désir… Ce n'est pourtant que par là,  par cette prise en compte tout à la fois modeste et assurée des limites du pouvoir de chacun, du pouvoir de l'homme sur l'homme , autrement dit de  l’impossible à commander du désir et de la loi,  que pourrait être soutenu dans la Cité, face aux divers pouvoirs tutélaires, un discours de la Limite et de l’Ecart conséquent… 

Sortir du flou exigerait de prendre d'abord   mesure de la Limite  – de  l’Interdit socialement mis en scène  dira Legendre – , et au premier chef des limites de discours des dits spécialistes, sans oublier, en bout de chaîne institutionnelle, les limites de ces juges de la jeunesse qu'on transforme, à la va vite, en « spécialistes » de l'enfance et de l'éducation... Ce dont tous, tel Joxe le dernier, continuent de se glorifier sous les termes de « l'exception française »...

Notre plus grande faille est celle de notre démesure, celle de cette vocation  réparatrice , ou plus exactement, selon la notion forgée par Winnicott,  faussement réparatrice , associée dès les origines à cette« professionnalisation » et « spécialisation» de la fonction éducative, parentale, dont nos métiers relèvent. 

Je ne crois donc pas que nous puissions peu ou prou extraire nos professions de ce sentiment plus ou moins vague d'illégitimité qui les tient, par le seul recours au jargon techno-gestionnaire, mâtiné ou non de psychologisme. Nous ne nous dégagerons de l'impasse techno-scientiste dans laquelle nous conduisent les nouveaux cow-boys du Management qu'en faisant retour à  l ordinaire,  au  commun  de l'humanité parlante, et cela en nous ré-arrimant au meilleur de notre tradition. Ce qui ne se fera pas non plus je crois sans réinvestir quelques notions clefs, aujourd'hui laissées en plan, comme celle par exemple de  « triangulation».

En termes plus théoriques, il conviendrait de prendre acte, en regard de l'indifférenciation subjective originaire (celle de l’autre scène du désir inconscient qui tient et enveloppe l'humain), de la fonction dogmatique du langage, de sa fonction instituante du sujet et de la parole. Et dès lors,  tirant toutes conséquences de cette fonction civilisatrice du déterminisme langagier  – soit du fait que le langage est l'institution qui a présidé au procès (institutionnel, rituel) d'humanisation de l'espèce, comme elle préside au cours de la subjectivation de tout petit d'homme –, il serait enfin loisible de saisir, à l'encontre de la doxa anti-normative d'aujourd'hui, en quoi le droit civil est sous nos cieux la clef de voûte de la  fonction dogmatique, civilisatrice de la pulsion.

 

Il serait ainsi possible de comprendre en quoi les juges ont pour vocation (clinique) première d'être les ultimes gardiens de la limite et de la distinction des places, les garants de l’identité – si tant est que le droit civil, comme il en est de plus en plus sous les coups de butoir de l'idéologie homosexualiste, ne soit perverti dans sa structure de langage, désarrimé du noyau anthropologique.

Si nous avions idée que le langage est le carcan universel, ordonnateur de la structure (de l’habitat) qui préside à la fabrique du sujet, qu'il est  la matière normative même de l'institutionnalité  (impliquant le jeu des figures institutionnelles), nous aborderions avec bien plus de clairvoyance et de rigueur, de sang-froid, le lien existant entre la problématique subjective et la dimension institutionnelle, juridique.

Mais cet abord pour le coup moderne des pratiques – abord transmissible aussi bien à des travailleurs sociaux qu'à des psy ­ – ne pourra valoir si ceux qui tiennent les manettes ne sont pas d’abord amenés à reculer, et à reculer, soyons clairs, sur leur propre prétention (effet du désir inconscient) à occuper toutes les places de discours, voire cette dite «place d'exception», de surplomb, que d'aucuns continuent de faire resplendir au firmament des chefs et des élus… Cela est affaire d’interprètes, pas de militants !

Voilà, j’en resterai là de ces remarques, tombées un peu par hasard –  c’est peut-être une chance ! – sur une de ces aspirantes à la Production industrielle de la Légitimité… Je lui souhaite quand même de ne pas devenir plus avant une de ces nouvelles Georges Sand, vous savez celle dont Baudelaire, moqueur, disait qu’elle voulait, du diable, délivrer le genre humain… 

Bordeaux, le 8 octobre 2012

Daniel Pendanx

 

1 Je note : l’ homoparentalité   n’est à tout prendre que l’expression ultime, réalisée, du fantasme sous-jacent à cette notion  parentalité , qui déjà diluait l’enjeu de la différenciation mère / père soutenue par le couple homme / femme… Enjeu de la différenciation sexuée qui trouve à s’élaborer, de façon toujours plus ou moins boiteuse, dans le cours de la résolution œdipienne …

 Les figures idéalisées de l’imaginaire infantile inhérent au « roman familial » (Freud) recouvrent ces « sentiments élémentaires » (de meurtre et d’inceste) aux sources primitives de la vocation à se faire « réparateur » et « justicier»… 

Commentaires

Vous n'êtes pas autorisé à créer des commentaires.

rss  | xhtml

Copyright © par PSYCHASOC
n° de déclaration : 91.34.04490.34

— site web réalisé par Easy Forma