vendredi 08 juin 2007
Fructus sum.
C'est à Baltimore et en anglais que Jacques Lacan utilise pour la première fois un équivalent latin du terme jouissance: celui qui naît du verbe fruor et donne en français fruition(2) . Fruition est un terme vieilli, nous dit Littré, qui signifie l'action de jouir, c'est-à-dire la jouissance. Sans doute, pour certains, ce terme paraîtra désincarné, s'il trahit son usage religieux pour raconter les « fruitions de l'âme dans la contemplation de Dieu », expérimentées par les moniales, après que leur corps fut dompté par les privations dans un long chemin d'ascèse. Et pourtant, jouissance, qui se confond avec la joie à travers leur racine commune gaudeo, n'a pas la richesse sémantique et la précision de ce mot dérivé de fructus.
Les “ fructa ”, les fruits sont plus de l'ordre du régal que de celui de l'alimentation; l'usufruit est la jouissance des biens que le droit nous confère et dont personne ne peut nous priver; la frugalité est cette qualité qui permet au vertueux de se contenter d'aliments simples, de nourritures peu recherchées, c'est une qualité supérieure à la sobriété, car on peut être sobre à une table somptueuse.
Les fruits du désir sont les enfants issus de l'union de l'homme et de la femme et qui instaurent le premier lien, le plus fondamental dans l'histoire des hommes, le lien du sang.
Les liens du sang fondent la parenté sans pour autant instaurer l'amitié; c'est pourquoi le sujet ne sait jamais, fruit du désir, si ce lien le rend consommable, lui permet de consommer ou le consume à terme. Dès lors l'expression latine: fructus sum , pourrait signifier en même temps “ je suis fruit ” et “ j'ai joui ”, sans que l'on puisse discerner si cette signification est alternative ou ambivalente.
Les fruits du désir ne sont jamais issus d'une eau claire, d'une ligne droite, d'un jour ou d'une nuit. L'enfantement advient toujours à l'aube ou au crépuscule, entre chien et loup…
Le désir est grisaille entre naissance et mort, intangible langage cependant altérable (3) ; il répercute les instants et les instances de la généalogie, les ratages des générations, désirs grippés qui ripent pour faire des symptômes, boîtes scellées de l'amour qui se transmettent: les raisins verts de la parenté… (4)
Le lien est une attache, une sujétion, indispensable à la personne pour être sujet, mais qui, en l'assujettissant, le subjugue. Sous le joug d'un autre, la personne naît aliénée à celui, sans lequel, elle ne serait pas. Elle en reçoit le nom, les signes qui deviendront paroles et qui, auparavant tintèrent, martèlement de sons, en son corps comme des sillons, creusets des rides futures de l'âme, au crépuscule des ambitions, au bord de l'apaisement.
Voilà, entre la naissance et la mort, le matériau premier du Travail Social, qui se pose ainsi comme une pratique destinée à refonder du lien, assez pour que le sujet ne se désagrège pas, suffisamment tenu, pour qu'il ne s'additionne pas jusqu'à se confondre. Entre la solitude et la fusion, endroit et envers d'un même bord, le Travail Social est une pratique symbolique, instauration d'une coupure, ouverture à une parole de chasteté (le contraire de l'inceste).
Cette coupure est l'alternative au passage à l'acte, cette solution scandaleuse dont la personne se sert, à son insu, pour rompre la répétition mortifère des symptômes qui l'aliènent. Face au passage à l'acte, le travailleur social propose un acte de parole comme coupure, pour faire retour à la vérité d'un désir, celui que les générations s'acharnèrent à voiler.
Même lorsque la personne choisit la solution du délire, il importe que le Travail Social se différencie de l'univers nécessaire des soins, pour préserver l'aliéné du redoublement de l'aliénation sociale, pour ne pas joindre à la désagrégation psychique celle de la citoyenneté (5) .
Cela requiert la dimension de l'institution et le croisement continu de paroles distinctes, même contradictoires, pour construire le cadre symbolique d'une action où puisse se produire un acte de parole.
Le Travail Social est donc l'ouverture à un destin différent de la prédestination (6) d'un désir en souffrance. L'engagement d'une parole où la liberté se joue entre la folie et la mort.
A me alienum puto (7)
Nous avions déjà parlé de l'obscénité du dire pour l'opposer à la pudeur de l'écrit(8) , dire n'est pas obligation morale ou propos d'expert et cela peut tout autant avoir une fonction intrusive à tous égards insupportable. Lorsque nous répétons le fameux : « rien de ce qui est humain ne peut m'être étranger », nous oublions qu'il s'agit d'une phrase comique, proférée par un homme qui rétorque ainsi à son voisin l'enjeu éthique alors que celui-ci se plaint du viol de son intimité (9) , observé et jugé qu'il est dans son rapport à l'effort… Quelles peuvent en être les conséquences pour ce sujet qui se confie à un autre, un autre qui l'écoute au nom de son Bien supposé ? Que faire du corollaire, décrit par Jacques Ellul, du droit d'usage , et que nous connaissons comme le contrôle de la légitimité dudit usage ? Comment préserver l'autonomie d'un citoyen en lui procurant un bien qui l'aliène ? Voilà l'enjeu éthique de l'intrusion de la parole dans le Travail Social.
Chrèmes sait bien que son affirmation est sophisme. “ L'humani nihil ” peut faire, de l'homme qu'il est, le dépositaire de tout l'humain. Nous savons combien une part de l'humain nous échappe, autant dans notre essence même que dans celle des autres hommes : l'humain est, comme habitant du langage, soumis au manque et au malentendu. C'est cette soumission qui donne consistance à son être ; enfant de la division , il est des désirs qu'il ignore, moteurs fondamentaux, impulsions primordiales de son être parlant et qui lui échappent sans pour autant cesser de faire encoche et redoubler le drame de son existence.
La conscience -ce que les psychologues appellent, après Freud, le Moi- est le résultat d'un montage où la réalité du lien n'est que grimace vraisemblante d'une vérité par nature voilée et dont le sujet est décentré.
La parole humaine n'est pas seulement un instrument de communication, un outil que l'on pourrait séparer de la personne qui parle, à la manière de F. De Saussure. Avant même de dire des sons, un autre , qui parle et qui désire en parlant, nous adresse des mots et ses mots creusent dans notre corps des sillons qui donneront sens et préférence à notre langue future. J'appelle cette sculpture des mots sur le corps « la mère enveloppante » et je suppose à la fonction paternelle un travail de séparation entre deux peaux de langue ; l'école le fait aussi lorsqu'elle sépare la langue maternelle et la langue académique. Je crois qu'il est indispensable de conserver à notre corps ce tissage de mots maternels, sans lesquels nous serions dépouillés, dépecés, corps vidé de son tatouage signifiant. Les trous, les fers, les encres et les scares qui décorent aujourd'hui les peaux de nos adolescents ne sont qu'une manière de pornographie puritaine, une forme de porneia ou d'exhibition du manque qui se montre en voulant se couvrir, et dont ils ornent leur corps pour faire pièce à l'empire du maternel dans cette société dépressive où le déclin de la fonction paternelle trouve son colophon(10) .
La préhistoire du lien social est l'aliénation fondamentale du sujet humain, dont l'accès à la scène de notre réalité est barrée par le signifiant : la vérité ou le réel des moments de notre vie est barrée par la réalité des mots qui mentent.
La justesse du lien social est instruite par ce rapport de vraisemblance ; la loi des hommes ne cherche pas la vérité. Même dans les jugements d'assises, la priorité est donnée à l'exposé oral d'une réalité dont la cohérence, étayée par les preuves, construit une ébauche de vraisemblance. Même écrite dans le sang - Omar m'a tuer- la vérité du lien social s'inscrit dans le semblant .
ergo erit aliquis et veritatis eventus (12)
La solution qui nous conduit à exercer une profession en lien avec la douleur humaine, nous le savons bien, est en étroit rapport avec notre propre souffrance. Bien souvent, une fois que la morsure du désir est enterrée dans l'action (l'action sociale, par exemple), nous savourons à travers cet oubli, le sentiment illusoire du don de soi. C'est alors que notre écoute devient une agression, une intrusion dans le champ de la souffrance de l'autre et dont nous tirons fruition constante. Oublier ce qui nous a conduit en ce lieu particulier de la médiation par l'écoute nous fait perdre le lien entre le corps et la vérité qui s'en dégage en paroles. Notre acte se transforme: au lieu de permettre une nouvelle respiration -lien de vérité entre le corps du désir en souffrance et la réalité du lien social-, il devient une action aliénante, entreprise de soumission de ces corps meurtris à la répétition haineuse d'un symptôme, jouissance redoublée pour nous de vouloir le réduire aux normes.
La seule légitimité, la seule condition de possibilité de l'acte éducatif passe par cette chance donnée à la vérité de disperser le lien social ; le dispenser du sens pour en libérer la divinité et l'ouvrir à l'inespéré d'une rencontre, à la trouvaille insensée qui instaure des nouveaux chemins sans instiller de nouvelles normes.
Le Travail Social tient en cette ouverture à la rencontre entre quelqu'un qui, à partir de la souffrance d'avoir une âme, se sent concerné par l'explosion d'une autre souffrance et accepte de l'accompagner à la recherche de ses propres stèles parce qu'il a su, en son temps, tracer le linéament des siennes.
Mais la visée du travailleur social n'est pas l'interprétation d'une vérité du désir jusqu'alors cachée ou représentée, in absentia , par le symptôme. La finalité du travailleur social est la restauration du lien social pour des personnes dont la souffrance est rupture. Sans doute que la question de la vérité est en jeu puisqu'il y a rencontre de parole, mais sa responsabilité n'est pas requise pour en saisir la clinique: la clinique du Travail Social s'inscrit dans la mesure d'un déplacement par rapport au lien social. En ce sens il n'y a pas de Travail Social sans institution qui lui forge le cadre symbolique de son action.
J'avais écrit autrefois que l'institution est le résultat du compromis d'un désir de fonder ; compromis, dans le corps du désir, entre ce qui pousse et ce qui empêche, triomphe de la poussée qui exulte du corps et le recrée sous l'espèce de l'institution.
C'est à ce point précis que la question se pose d'un rapport à construire entre la dispersion des normes et la nécessité du lien; pourquoi, en effet, serait-il impossible de rêver un rapport au social purement inter-subjectif? Je crois que l'inter-subjectif confine toujours au passage à l'acte où «chacun avec sa chacune» -et réciproquement- devient le prédateur de l'autre. L'avènement de la vérité ( veritatis eventus ) s'effectue dans le champ de la parole d'où le sujet du désir est toujours absent. Il y aurait ainsi comme un veto définitif à la production de vérité dans le Travail Social ( eventus vetatus )?
L'institution est une projection du corps désirant comme compromis fondateur d'un sujet en souffrance et qui s'ouvre aux autres, qui convoque d'autres désirs en alliance pour tracer les contours d'un projet.
Cette écriture est le lieu d'une loi qui n'est pas du même ordre que l'univers de normes où les désirs s'enterrent par réduction et contrôle des marges.
C'est une Loi de séparation, où l'interdit de la fusion (13) , ouvre à la différence entre transgression et subversion : si je mets mon désir dans cette Loi primordiale, si je renonce à la contrainte que je peux exercer sur l'autre (14) , si je me rétracte de mon Moi pour m'ouvrir à la parole d'un autre en moi, cette parole peut naître renouvelée, dépouillée des adhérences : création nouvelle forgée dans la panique et le chaos.
Mais le Travail Social n'est pas la psychanalyse. D'ailleurs la fonction sociale n'est pas interdite à des citoyens analysés : à condition qu'ils sachent que tout autant dans l'acte analytique que dans l'acte éducatif, ils sont d'autant moins sûrs de leur action qu'ils y sont plus intéressés dans leur être (15) . C'est à l'institution de produire la différence fondamentale entre un effet de sens et un effet de vérité(16) . L'institution de la psychanalyse est à l'effet de vérité ce que l'institution de Travail Social est à l'effet de sens; ils peuvent se produire dans l'une comme dans l'autre, mais la visée de l'une n'est pas la fin de l'autre. Pour sortir de la croyance (visée ultime de la psychanalyse) encore faut-il y être entré (alternative au passage à l'acte que propose le Travail Social).
Je crois qu'il existe une pratique de la psychanalyse qui fait partie du Travail Social : en effet, il faut être un peu dupe, y croire un peu, pour que la psychanalyse fasse effet. Effet de transfert d'abord, effet de sens ensuite, effet de vérité enfin, lorsque le sujet de l'inconscient, repu du veto qui lui interdit d'advenir à la parole, instruit la béance où se marque la séparation entre le sens et la vérité. L'effet de vérité n'est rien d'autre, dans le discours, qu'un effet de sens qui touche au réel, c'est-à-dire la marque réelle, dans un effet de sens, de la vérité comme impossible. Pour devenir un homme, l'humain est à jamais voué à relire, comme on relie, son rapport à la vérité du désir, voici l'annonce.
La psychanalyse produit, pour une part, des effets de sens qui pourraient être entendus comme des effets thérapeutiques. Ces effets instaurent du lien social.
A restaurer du lien, l'action sociale, ne vise pas l'effet de vérité ; pourtant, un espace est requis, entre le mandat que confère la décision de justice et l'alliance que réclame l'acte éducatif : sans cette alliance, le Travail Social est simple coercition, son acte aliénation, sa conséquence jouissance du puissant appendu à l'esclave dont il se fait phallus (17) . Forfaiture. L'institution de Travail Social, construit un cadre destiné à contenir la panique menant au passage à l'acte qui offre, en même temps, la possibilité d'un accès à la parole, pour donner lieu à un registre différent de l'action: la parole en acte.
Le cadre symbolique de l'action, la condition de possibilité du Travail Social, c'est-à-dire l'institution, ne peut pas se confondre avec le carcan répressif d'un univers de règles, ni règlement intérieur ni convention collective (18) .
Le projet de l'institution, comme cadre symbolique de l'action, tient en l'écriture d'un projet. Il s'y inscrit tout autant la trace d'un désir fondateur que l'ouverture à d'autres du projet, comme représentants de cette alliance fondamentale. Pour l'usager, le projet fonctionne comme la projection d'un corps de désir où il pourra bâtir son propre montage. La rencontre, si elle existe, donnera lieu à la subversion en mettant sans dessus-dessous, comme dans l'amour en acte, la surface toute de son désir en souffrance et de son échec en fonction. Elle sera créatrice d'un nouveau lien que personne ne rêvait pour l'autre; elle quittera la morale bourgeoise pour instruire l'éthique du désir qui instaure le métissage et fournit du renouvellement au monde.
L'institution de Travail Social devient ainsi le lieu de rencontre entre: une contrainte de la loi des hommes, une ouverture à la parole pour un désir en souffrance et un rapport à la vérité qui se dérobe. De la tension entre ces trois instances peut naître un nouveau rapport au social, la mise en œuvre d'un nouveau lien, dont la désaliénation est l'enjeu.
intuebatur pallidus amaro aspectu conlactaneum suum (19)
Chacun des humains est mon frère de lait, même si je suis rassasié, sa jouissance m'est blessure et chacun de ses biens porte ombrage à ma quête. Ce que je vois, ce que je devine en l'autre, est cause de mon invidia , de mon envie, ou de ma sécurité. Je ne veux pas qu'il lui arrive malheur, je ne supporte pas que son édifice porte de l'ombre au mien, et s'il n'est pas mon fils, si sa croissance n'est pas une manière de me prolonger au delà de la mort, chacun des échelons que je lui vois gravir m'emporte vers la rivalité: mon frère de lait est pour moi l'autre , un autre jalousé.
Le lien d'amour doit être fort pour délier le lien de sang où mon sujet s'aliène. Qu'est-ce que ce lien dans le Travail Social?
Peut-on parler de transfert dans l'action éducative? Quelles sont ses limites, quelles ses conditions de possibilité?
Entre l'envie et l'amour, l'invidia est ce pêché capital dont le travailleur social se fait ressource pour creuser son manque à être. Il n'était pas hors de jeu, il connaissait l'ardeur du manque qui l'avait conduit en cette position étrange: voir, comprendre et conclure, sur les affaires de l'autre, décider à sa place, en un temps bien étrange, dans un espace social où le désir est souvent un danger que l'on bride.
Pensait-il pouvoir quelque chose? En le voyant jouir du lait d'une fontaine, il voulait l'arrêter pour l'empêcher de s'y faire mal; la nuit dans tous ses rêves c'était lui le buveur, ce lait était si bon! Au bord toujours de l'acte, le travailleur social guette en lui le mystère de cet autre qui se dérobe. Il ne comprend rien, ne possède rien, ne recouvre rien d'un voile d'expertise. Il est là, au plus près de son impuissance, montrant, en ce retrait, l'espace d'un possible où l'autre peut advenir. Il ne sait pas réduire le manque, apporter du bien comme l'on comble une carence, comme l'on bouche un trou. La parole (y compris le silence entre deux mots) délie.
Le travailleur social défait les liens; le cadre symbolique de son action consiste à instituer le manque comme l'on ouvre la porte au souffle de la fondation…
Bordeaux le 15 juillet 2003 .
* Psychanalyste membre d'Espace Analytique
(2) Lacan, Jacques; Communication et discussions au symposium international du Johns Hopkins Center à Baltimore, 21 octobre 1966: « It reminded me that in English, I think, there is no term to designate precisely this enormous weight of meaning which is in the French word jouissance – or in the Latin fruor ». (3) Pour parler de la mutabilité et de l'immutabilité du signe linguistique, cf. De Saussure, Ferdinand ; Cours de Linguistique Générale , Payot, Paris, 1965, pp. 104-113. (4) La Bible de Jérusalem ; Jérémie Chap.31, verset 29 & Ezéchiel Chap. 18, verset 2: « Les pères ont mangé des raisins verts, et les dents des fils ont été agacées? » . Catherine Mathelin en a fait le titre de son très bel ouvrage chez Denoël. (5) Cette idée est essentielle pour introduire la notion d'institution; je la dois à mes conversations avec Ginette Michaud, dont l'engagement auprès de sujets psychotiques, est un modèle fondateur d'une éthique de la psychanalyse des aliénés. (6) Gárate Martínez, Ignacio; Pour se faire un destin ; Conclusion de L'expérience d'une psychanalyse, généalogies du désir à l'œuvre, eres 2005 . (7) Térence, L'Héautontimoruménos , Paris, Flammarion, coll. «g.f.», 1991, p.52. La phrase latine est: « Homo sum: humanum nihil a me alienum puto » que nous pourrions traduire par: « Je suis homme, je ne puis m'aliéner rien de ce qui est humain .» (8) Dans Parole d'expert, parole de médiation , in Ignacio Gárate, L'institution autrement, pour une clinique du travail social , éditions érès, Toulouse, 2003. (9) L'Héautontimoroumenos , Op. cit.: « Ménédème : Chrémes, vos affaires vous laissent donc bien du loisir, que vous vous mêlez de celles d'autrui, de ce qui vous est indifférent? » (10) Le Pourquoi la psychanalyse et La famille en désordre d'Elisabeth Roudinesco (Fayard, Paris) sont à la base des idées de ce paragraphe dont je suis, nonobstant, responsable. Colophon est ici utilisé pour dire que ce déclin achève de s'imprimer. (11) Jean de La Croix, Poésies complètes , Nouvelle traduction intégrale de Bernard Sesé, Les cahiers Obsidiane, 1983, p.23. (12) « Il y aura aussi une chance pour la vérité »; in Tertullien, Du sommeil, des songes et de la mort , traduit du latin par Pierre Klossowski, le cabinet du lettré, Gallimard, Paris, 1999, p.35. (13) Je crois que l'interdit de la fusion représente bien l'élargissement institutionnel de l'interdit de l'inceste . (14) La loi des hommes m'y autorise en me livrant mandat de contrôle sur les nuisances éventuelles d'un autre. (15) Pour reprendre, en l'étendant au Travail Social, l'affirmation de Jacques Lacan dans La direction de la cure et les principes de son pouvoir , in Ecrits , Seuil, Paris 1966. (16) Gárate-Martínez, Ignacio; Effet de sens et effets thérapeutiques , Figures de la psychanalyse n° 6, art de la cure et fins de l'analyse , éditions érès, Toulouse 2002, pp.29-40. (17) Et c'est souvent la relation fusionnelle qui se réitère (hors univers familial où elle était incestueuse) dans cette consommation jouissive entre le travailleur social et son usager. (18) Qui sont les deux bords opposés d'une même procédure de normalisation. (19) Augustin, Confessions : « il regardait blême, avec une expression d'amertume, son frère de lait » traduit par Louis de Mondadon, points du Seuil, Paris, p.36.
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