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Vieillir… Des psychanalystes parlent

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Vieillir… Des psychanalystes parlent
erès
29/09/2009

Vieillir… Des psychanalystes parlent. Dominique Platier-Zeitoun, José Polard et Jacky Azoulai. Editions Erès, Toulouse, 28 €, 255 p., 2009

Excellente idée que cet album où les auteurs, et leur photographe, proposent les témoignages de dix neuf psychanalystes entrés dans le troisième âge, sollicités à se prononcer sur leur vision de cette étape de leur vie, dans leur élaboration personnelle et professionnelle. Le résultat est passionnant et riche d’enseignements pour qui cherche quelques réponses à ce devenir, si tabou dans notre société, de par sa promiscuité avec la mort. Face à face dont les analystes sont eux, coutumiers tout au long de leur vie professionnelle, dans les dédales des mises en actes de la pulsion de mort au cours de leur analyse et de celles de leurs patients et de la leur. Un éclairage est apporté sur ce que la psychanalyse soutient de pulsion de vie pour cheminer, debout, jusqu’à sa fin.

Tous attestent de cette part de liberté dévolue à chacun, de pouvoir choisir de ne pas « céder sur son désir », seul et unique avoir, lorsque les comptes vont se solder. Il n’est pas ici question de désir sexuel, mais bien de celui qui gouverne une vie, dans une éthique discrète mais inéluctable. A l’évidence, les demandes d’analyses de personnes âgées progressent nettement.

Ce qui peut s’avérer une tragédie dans notre société consumériste et « jeuniste » peu encline à accorder la moindre attention à cet âge qui dérange, se déploie là comme une expérience de paisible assomption. L’irrémédiable se présente comme une acceptation, une force tranquille devant les séparations d’avec ceux qui ont cheminé de concert et qui s’en vont déjà, et l’acceptation du deuil d’un corps qui ne répond plus comme on l’attend.

Les photos, en noir et blanc, frappent précisément par cette cohésion intérieure qui émane des regards saisis par l’objectif : la bonté qui s’en dégage signe la caractéristique de ceux qui savent écouter les souffrances des autres et leur faire accueil. Regards qui sondent en profondeur et auxquels on ne peut se dérober dans la rencontre avec soi-même. Cela ne trompe pas. Ce sont des regards qui vous font être.

A la sortie du Séminaire, rue Saint Jacques, mon frère, déjà psychanalyste, m’avait fait remarquer, alors que j’étais jeune étudiante, combien ces femmes analystes déjà âgées, qui entouraient Lacan, étaient restées belles. Il y avait entre autres, Jenny Aubry, Ginette Raimbault, et.c…

S’avancer vers la mort dans la dignité…

Ce dont il pourrait s’agir alors serait bien de transmettre, de laisser une trace de ce qu’on a été à travers une créativité de réflexions et de conclusions sur quelques cinq décennies de pratique clinique, et de se faire, pour les suivants, le passeur « d’un désir qui dure ».

Ils illustrent ainsi, par leur présence à eux et aux autres, cette boutade :

« Vieillir, c’est la meilleure façon qu’on ait trouvé pour vivre longtemps. »

Florence Plon

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