Pourquoi devient-on psychanalyste ? Cet ouvrage est la réponse en acte à la question. L’analyste est sans pourquoi. Ce qui n’empêche pas de poser la question en permanence. Tant qu’elle reste ouverte, il peut y avoir de l’analyse. Quant à l’être de celui qui choisit, bien malgré soi, c’est à dire malgré son moi, de la supporter, l’analyse, ce pourquoi on le nomme analyste, c’est un fonctionnaire : il est là pour que ça fonctionne, si possible sans trop d’encombre. Pour que ça fonctionne la rencontre d’une sujet avec ce qui l’habite. Pour ce faire, l’analyste ne vit pas comme un ermite dans le désert, loin des hommes et du monde. Il est marié, a des enfants qui lui en font voir des vertes et des pas mures, il a la télé, lit les journaux et navigue sur Internet. Il se tient au courant de ce qui agite et anime le monde. Il sort de son cabinet et intervient dans divers lieux, médias, mais aussi lieux professionnels. Ce qu’il vise en se déplaçant, c’est un déplacement. C’est pourquoi l’intervention de l’analyste paraît toujours déplacée. Questionnant la place de chacun, l’analyste ouvre sur une énigme que chacun peut formuler ainsi : finalement qu’est-ce que je fous là ? En fait c’est un poète, au sens premier du terme, un fabriquant. Ce qu’il fabrique : c’est du vide. C’est dans la culture un empêcheur de tourner en rond.
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