Le vocabulaire des travailleurs sociaux constitué de bric et de broc, à partir d'une formation en miettes de savoirs, apparaît comme une salade russe indigeste et inutilisable pour rendre compte de la pratique. Le point d'appui de la psychanalyse permet ici à l’auteur de recentrer l'intervention sociale autour d'une position clinique dont l'exigence éthique constitue le noyau dur. C'est ce que l’on peut nommer à la suite de Jacques Lacan : "une clinique du sujet". Les travailleurs sociaux n'ont pas vraiment tiré les conséquences de cette évidence de base : l'être humain est un être parlant et c'est dans des paroles échangées entre humains que s'ancre avant tout le travail dit social. Dans la pratique analytique, comme la pratique sociale, la place de la parole est centrale. Le sujet est produit par et dans la parole. C'est donc un mode d'insertion jamais achevé dans le social. Parlêtre, sujet de l'inconscient, voilà deux concepts, avec celui de transfert, que l’auteur tente de faire résonner dans le champ social. En mettant l'accent sur le sujet, le discours analytique empêche que la pratique sociale ne se referme sur des procédures de normalisation, de mise au pas, de réification. Cette position oblige à prendre en compte les modalités de jouissance de chacun, autant du coté de l’usager que du professionnel. Alors, comme Freud, l’indiquait, le travail social peut poursuivre les mêmes fins que l’analyse, mais par d’autres moyens.
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