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UNE REPONSE EDUCATIVE A DE LA VIOLENCE EN INSTITUTION

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Pierre RICCO

mercredi 07 octobre 2009

UNE REPONSE EDUCATIVE A DE LA VIOLENCE EN INSTITUTION

Pierre Riccò

L’équipe d’un foyer pour adolescents et adolescentes en difficulté (gardons son anonymat) voulait une réponse éducative à des actes de violence in situ.

C’est un lieu commun chez les éducateurs que d’entendre : « la seule réponse à la violence c’est la parole », et Xavier Audouard dans son livre « L’idée psychanalytique dans une maison d’enfants » ( collection Epi) constate que dans un groupe, si l’on s’exprime même d’une façon agressive, cela servira à éviter que cette expression ne soit par ailleurs immédiatement mise en acte et qu’elle n’engage donc une situation réelle d’une façon prématurée par rapport à ce qui devrait en être compris ; oui mais,

- Qu’est-ce que parler ?

- Quel en est le processus ?

- Quelles sont les conditions de la parole ?

- Quel est le besoin de parler, et aussi la peur de dire ?

- Qu’est-ce qu’une institution qui cherche à parler ?

- Quel groupe de parole spécifique à ce foyer ?

Ces questions ont alimenté le travail préparatoire à la mise en route d’un groupe pour parler. En ce domaine, il n’y a pas de modèle tout fait. IL est à construire avec l’équipe dans son ensemble avec l’aide du consultant que j’étais. Cette réflexion a duré quelques mois.

Bien sûr ces jeunes du foyer manifestent de la violence. Mais les voir seulement sous cet aspect, c’est en avoir peur. Cette peur engendre des situations défensives conduisant l’institution éducative dans une spirale d’actes et contre-actes, où parler devient impossible.

Cette équipe a fait le choix d’approcher ces jeunes par un autre aspect de leur réalité. Au-delà d’une manifestation violente visible produite par un de ces jeunes, il y a toujours un jeune être perdu dans le monde sans pouvoir le dire. Il ne sait pas trop vers où aller. Il n’est pas en capacité de dire : « Demain je m’en vais là-bas parce que… » Mais par son comportement il nous dit aussi : »Ici et maintenant, pour moi, ça ne veut rien dire ».

Ils sont perdus dans le paysage de la vie. Ils sautillent d’un point inutile à un autre point inutile, comme un oiseau qui ne sait plus voler. Ils n’ont plus la notion des distances, des repères. Ils sont quelquefois liés par un fil à la patte sans pouvoir se délier.

Une réponse éducative à cette situation par l’équipe a été la mise en place d’un exercice éducatif hebdomadaire appelé « l’Autre Écoute » ; c’est-a-dire un « groupe-nid » de 45 minutes pour apprendre à se servir de ses ailes, à repérer les distances jusque là déformées. Un espace « artificiel » qui se veut réconcilier le principe de plaisir et le principe de réalité.

Cet espace nouveau pour parler et peut-être se parler, sera différencié des autres lieux de l’institution, comme la cuisine, la buanderie, la salle de réunion etc.… C’est un nouvel espace créant une ambiance particulière pour produire de la parole. Ici, il ne s’agit pas de favoriser les conversations, les discussions bien riches par ailleurs et indispensables pour le « vivre ensemble », mais un exercice pour un mouvement qui va du langage parlé vers un langage plus parlant. Un exercice bien structuré, car il n’y a pas de parole possible sans cadre bien défini, un cadre qui fasse loi pour toute l’institution.

La parole ne peut advenir dans les espaces éducatifs d’une institution, comme les entretiens, les diverses réunions, que si l’institution dans son ensemble est dans ce mouvement. Un cadre compris par tous. Nous entendons par institution , quelque chose d’immatériel qui n’est pas directement saisissable mais qu’on ne peut appréhender qu’à travers la matérialité des choses de l’organisation. Il ne faut pas la confondre avec l ’établissement qui, lui, est fait des murs, des locaux, de la hiérarchie, des horaires, du règlement. C’est l’institution, comme produite par la réflexion, en même temps qu’elle se comprend, par le souci permanent de travailler le sens de sa fonction. L’objectif de l’institution étant toujours l’institution elle-même.

L’institution éducative donne ici aux jeunes la possibilité de communiquer entre eux, avec les membres de l’équipe, d’exprimer leurs fantasmes, leurs désirs, leurs angoisse dans le champ symbolique excluant les passages à l’acte en instituant des médiations. Un lieu où l’interdit balise le chemin du désir, où il empêche de consommer l’autre comme un objet pulsionnel. Une scène particulière, un espace du possible, un espace non pas pour raconter, mais pour dire. Se raconter c’est aligner des anecdotes de sa vie, dire c’est se laisser surprendre par la force de sa poétique, c’est lorsque le désir devient parole, lorsque l’inconnu se nomme. Un lieu où l’interdit remplacerait la répression. C’est aussi un apprentissage pour se sentir être loi. L’homme libre n’obéit pas à la loi, il y adhère.

Au-delà des différentes activités éducatives (vivre ensemble, partager des moments de vie quotidienne en donnant du sens, les entretiens éducatifs jeunes-éducateurs, les groupes de décision, il y aura désormais, tous les lundis soir à 20 heures 15 dans une salle prévue à cet effet, l’ « l’autre écoute » pendant 45 minutes. Y participeront tous les jeunes, et la séance sera animée par 2 éducateurs de l’équipe. Ceux-ci viendront tous les lundis soir seulement pour cette séance de travail.

Cet exercice est un cadre éducatif pour être le lieu de la parole. Ia parole n’est possible que dans un cadre qui est fait de ces trois constituants que sont : L’ESPACE - LE TEMPS - L’INTENTION DE CET ESPACE-TEMPS. Le temps et l’espace se distinguent en fonction de leur extension, des notions intégralement empiriques qui forment le lot de nos représentations privées. Ce sont ces concepts éminents qui ne portent « l’empreinte » d’aucune intelligence particulière. Ils ne dépendent pas de nous, mais s’imposent à nous « comme des cadres permanents de la vie mentale ». J-M Guyon « La genèse de l’iodée du temps ». Alcan 1890, repris en 1997 par la Revue des Sciences Humaines et Sociales n°58.

QU’EST- CE Q’UN ESPACE POUR DIRE ?

Un espace-temps qui pour 45 minutes va créer une tension conduisant chacun à se dire ici et maintenant dans le groupe, mais aussi au-delà dans le reste de l’institution, et aussi au-delà dans le reste du monde . Un homme n’a de véritablement d’espace propre que par le relais de l’espace étranger et n’a d’espace étranger que par le relais de son espace propre. Les deux espaces sont perpétuellement en échange, et même en chiasme, ce qui touche la question générale du dehors et du dedans, lesquels ne sont pas des régions données, situées dans un espace objectif, mais sont des régions polaires d’un espace de jeu. Henri Maldiney, 1987. Revue Art et Thérapie. « L’autre écoute » est précisément cet espace de jeu qui se trouve activé et fondé par la co-présence des jeunes et des éducateurs nommés animateurs de cet espace par le foyer.

Cet exercice spatial bien nécessaire à tout individu pour se sentir pleinement citoyen, est indispensable pour les jeunes qui ont du mal à se situer, à se dater, lorsqu’ils sont perdus dans un paysage sans repères indicateurs, avec des difficultés à être soi et à être soi plus avant, dans l’incapacité de choisir une voie (voix). L’espace appelle l’action et avant l’action l’imaginaire travaille. Elle fauche et laboure. De toutes ces actions, il faudrait dire le bienfait. L’espace saisi par l’imagination ne peut rester indifférent…il est vécu…et il est vécu, non pas dans sa positivité, mais dans toutes les particularités de l’imaginaire. En particulier, presque toujours il attire. Il concentre de l’être à l’intérieur des limites qui protègent. Gaston Bachelard. « La poétique de l’espace »-PUF. 1961

En Grèce la parole est née de l’agora, de la parole est née la démocratie. L’espace a donné ce concept de citoyen par le parlant. Un citoyen, c’est-à-dire « quelqu’un de bien et d’utile », comme dit Platon. Il fallait ici créer un espace qui vous donne de la fierté, du pouvoir.

Certains espaces urbains vous font tenir droit, il y a un certain plaisir physique à s’y promener. L’on s’y sent bien, l’on a l’impression de maitriser quelque chose du monde pour y vivre. Ces espaces sont faits de formes en relation parlantes. Ici l’homme architecte a pensé à l’homme pour qu’il s’y reconnaisse en reconnaissant l’espace. Ils naissent ensemble à un désir. Les formes spatiales font sens à l’homme.

Il y a des espaces urbains construits seulement avec des règles économiques. Ici l’homme y est désespéré, les formes ne sont pas pensée pour son pouvoir être, il n’y a pas cette tension l’aidant à décider se sa marche, il n’existe pas.

L’on sait que l’homme se sent exister devant un tableau non pas par l’anecdote que raconte le peintre, mais par la tension suscitée par le tenir ensemble des formes et des couleurs dans un espace donné par le cadre. Et aussi parce que l’artiste en recherche de vérité nous met sur le chemin de la transcendance. Le peintre ne raconte pas une histoire, il dit quelque chose de la vérité de l’Être et, l’homme recevant ainsi cet espace tendu se sent compris comme homme. Il peut parler, et parler c’est se mettre en chemin de transcendance pour exister autrement. L’espace pensé comme tension par les éducateurs est la condition première pour qu’il devienne le lieu de la parole.

QU’EST-CE QU’UN TEMPS POUR DIRE ?

Le temps est le deuxième constituant de la parole. Il y a un début, 20H15, il y a une fin annoncée, 21 heures. Chacun sait ici que ce temps est un temps autre. Un temps qui responsabilise chacun. Un temps à faire vivre, à faire avancer ensemble. Le groupe a 45 minutes pour donner ensemble du sens à ce groupe, car le premier objectif du groupe, est le groupe lui-même, le sens est à donner à chaque séance. L’expérience vécue du sens par l’exploration et l’élaboration du sens crée une tension entre trois pôles : Le manque de sens, la peur du sens, la recherche du sens unique. Cette tension est moteur de sérieux et d’intelligence souvent là où on ne l’attend pas. La distance temporelle est fondement d’un possible, elle produit de la compréhension. Le dialogique dans le groupe est aussi apprentissage de la durée. Ici, le groupe est considéré sous cette horizon du groupe comme dirait Alexandre Lothellier, il est alors conscient de son temps « de son intensité et de son manque » il sait l’actualiser. Le temps alors est vécu comme présence de l’avenir.

Cet espace temps crée une tension où chacun essaie d’exister, d’aller au-delà de son quotidien pour se penser en se laissant aller au jeu de la parole, pour oser aller plus avant, vers un ouvert. Cette tension est aussi due au vouloir tenir ensemble cette relation créatrice de parole non prévue. Parole qui sent l’authentique.

Il faut savoir que la parole prononcée à l’insu de celui qui parle annonce un devenir par la surprise de son prononcé. Ce devenir annoncé peut faire peur par son ouverture au néant. Le temps annoncé à l’avance crée la sécurité nécessaire pour que la surprise soit ouverture à la possibilité du possible. Et (tension) peut se transformer en pro-tension annonciatrice de pro-jet, de devenir, une éclosion de l’enclos qui est fait de choses connues mais enfermantes

QU’EST-CE QU’UNE INTENTION POUR ENTENDRE ?

Le troisième constituant à la parole est l’intention de cet espace -temps, c’est à dire l’attitude des animateurs à la production de cet espace-temps avec intégration de la loi : Une parole authentique pour une attitude plus vraie envers soi, envers les autres, un véritable travail de la loi.

Il n’y a pas de parole sans écoute. L’écoute des animateurs ici et maintenant, mais aussi l’écoute de la parole des animateurs par le reste de l’équipe aux réunions et aux séances de supervision de « l’autre écoute ». Cette supervision est animée par une personne étrangère à l’équipe, mais le directeur du foyer y participa de droit. Le directeur par sa présence concrétise la loi et autorise le parler. En fait, introduire du tiers et de l’ouvert, c’est volontairement faire loi, car l’institution a toujours tendance à se replier dans des duos incestueux.

« L’autre écoute » est animée par deux éducateurs volontaires. Ils ont suivi des formations personnelles diverses. Il n’y a donc pas ici une grille de lecture unique et bien définie des phénomènes de groupe. La lecture est plurielle, « cette hétérogénéité du collectif » dont parle Jean Oury permet la surprise, donc l’éveil à entendre autrement et éveil pour la motivation à l’écoute. Observer, c’est être surpris. Dans ce foyer, le chemin se fait en marchand avec le désir constant de travailler le sens. Le chemin se faisant en marchant oblige la rencontre dans une dynamique pensante.

La parole du jeune est transformante pour lui si elle fait son chemin dans l’institution. Il y a articulation entre la parole du jeune et le ressenti de l’éducateur, ce ressenti devenant à son tour parole dans le collectif. Ainsi l’institution est toute tendue à ce qui se passe. Cette attention (tension) est la condition au troisième constituant de la parole. Elle est compétence et autorisation à percevoir la parole au travers du bavardage, le non dit au travers du discours. Chose difficile car la parole est encombrée. Lorsque nous avons peur, nous développons une parole pour nous protéger, et nous ne parlons pas, nous récitons, nous employons un langage tout fait, la spontanéité est perdue, nous cherchons un confort dans ce langage, et là, la parole est aliénée.

Maurice Merleau-Ponty fait une distinction entre le langage parlé et langage parlant. C'est-à-dire entre le langage qui exprime du déjà dit, du déjà pensé, et un langage qui est expression, avènement de réalité nouvelle. D’où cette dimension créatrice du langage qui peut devenir outil, occasion de découverte, de surgissement du sujet.

Comment pour l’animateur de « l’autre écoute » percevoir le sujet parlant au travers des choses dites ? Et de plus, comment peut-il favoriser la perception que le jeune peut avoir de lui-même au travers de ses paroles ? Comment favoriser la saisie par l’autre de son propre devenir en l’aidant à articuler ses propres paroles ? Derrière ce qui est affirmé, il y a toujours bien sûr celui qui affirme.

Souvent le langage du jeune semble inadéquat à exprimer une pensée, l’animateur est tendu (tension) pour reconnaître autre chose qui émerge au travers de cette expression inadéquate. L’animateur est là non pas pour observer ce qui est, mais observer la possibilité du possible de celui qui essaie de parler. Le langage empirique est une réalisation brouillée du langage essentiel. La parole révèle au-delà de ce qu’elle exprime. Il s’agit de saisir par l’écoute la puissance signifiante de la parole au-delà des significations acquises et claires. Les mots communs revoient au monde de tous, c’est un langage acquis qui répète, reprend ce qui est déjà pensé. C’est un langage constitué (participe passé), sa signification est toute faite, définitive, fermée, nous sommes dans un enclos.

« L’autre écoute » voudrait saisir ce qui déborde la parole. L’animateur sait par sa présence que ce qui déborde ne transparaît qu’à travers la parole. La parole même confuse dévoile des intentions, des états à l’insu même de celui qui parle si elle est écoutée bien sûr.

Le langage parlant (participe présent) se situe dans le dépassement du signifiant par le signifié que le signifiant rend possible. Si l’on se contente d’utiliser ou d’entende le langage tout fait (c'est-à-dire le langage parlé) n’est-ce pas une manière de faire taire l’autre ? Le langage parlant exprime une mobilisation de l’être qui peut entrainer à la fois opacité du niveau du langage parlé et découverte au niveau du sujet parlant

Le langage apparaît alors comme médiation entre la chose dite et le sujet parlant. Le sens apparaît au-delà de la lettre; c’est sans doute en dépassant les choses dites que le langage devient émergence, expression de l’être.

Il y a une alchimie créatrice dans le groupe, mais aussi entre le groupe et les animateurs, car le langage agit sur celui qui s’exprime et sur celui qui le reçoit pour le transformer. Le langage transforme les sujets qui dialoguent, car la signification des signes n’est jamais épuisée. Dès lors le langage est constituant, opérant (participe présent). Il est signification. Il y a une sorte d’éclatement des significations déjà acquises qui renouvelle et transforme le sujet . Parler et comprendre ne suppose pas seulement la pensée, mais à titre plus essentiel le pouvoir de se laisser défaire et refaire par un autre (MP). Le langage se réfère alors au sujet parlant et non au dictionnaire. Il arrive que mes paroles me surprennent moi-même et m’enseignent ma pensée (MP).

Chemin faisant, l’animateur de «l’autre écoute » s’entraine à entendre le sujet au travers des choses dites. C’est cette présence au groupe, à chaque jeune du groupe qui crée le possible trouver quelque chose de son être à travers son dire. Les significations des paroles échangées ne sont jamais épuisées, en particulier l’adéquation de la parole à l’expression de la pensée. L’inadéquation de la parole est souvent signification d’autre chose que d’une pensée plus ou moins clairement exprimée.

C’est la présence attentive de l’animateur, stimulée par la (tension espace-temps) du groupe, et aussi ses propres paroles qui favoriseront la médiation entre le langage parlé et le langage parlant. L’animateur peut aussi par son intervention permettre l’expression de la parole d’un autre membre du groupe qui, à son tour, devient médiateur comme tiers.

La présence de l’animateur va au groupe, à sa dynamique groupale en tant que force, au rythme se développant ici et maintenant, à chaque jeune dans son trajet individuel, à son co-animateur, tout en se sentant à chaque fois bien intégré dans l’institution. C’est la condition première pour l’animateur à être en capacité de donner du sens à son agir.

Penser et animer « l’autre écoute », c’est en fait bâtir un bâti pour l’habiter afin que chaque jeune en l’habitant apprenne à s’expliquer avec le monde pour s’y faire accueillir, c’est une pédagogie de la parole qui médiatise le renoncement à la mère. B.Montaclair –Pierre Riccò-Former des éducateurs. (Erès) 1999. Le renoncement à la mère est la condition pour se faire accueillir dans le monde. L’objectif de l’éducation est de faire acquérir aux jeunes la capacité de vivre le monde et d’agir sur lui par l’intégration de la loi. Le renoncement à la mère se fait avec l’aide du tiers. Depuis Freud, nous savons que la loi est articulée au désir, qu’elle est portée par le père et accueillie par la mère. Ce groupe de parole, en balisant le chemin du désir comme il est dit plus haut, conduit ces jeunes en difficulté avec la loi, à se projeter positivement et à devenir soi. La loi est le devenir soi, le devenir sujet. Ce n’est pas l’individu qui fait la loi, mais la loi l’individu. Être loi, c’est être soi.

Par « l’autre écoute », ce foyer propose l’expérience de vivre une rencontre authentique avec la capacité d’établir des relations transférentielles sur les lieux et les personnes en instituant du tiers garanti par la loi. Car ceci, et nous le répétons, l’interdit en balisant le chemin du désir conduit au respect de l’autre. Jean Oury dans une interview accordée à Annabelle Gugnon en 2002 à la Borde dit : La maladie chronique de tous les établissements, c’est la multiplication des dyades. I y a une poussée permanente, cognitive, pour qu’il y ait des dyades, c’est-à-dire de l’inceste. Notre travail, c’est d’introduire des triades. Dans un système collectif, il faut faire des « greffes d’ouvert ».

Et la violence a diminué de manière significative des les premières séances de « l’autre écoute »

Pierre Ricc ò.

Consultant, co-auteur avec B.Montaclair de : Former des éducateurs, une pédagogie citoyenne. Erès. 1999.

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