dimanche 15 juin 2008
Le travail auprès des personnes handicapées s’apparente aux impossibles dénoncés par Freud.
Il nous signale qu’il y a trois métiers de l’impossible
GOUVERNER
EDUQUER
SOIGNER
dans le sens où jamais on ne peut tracer la route. Déterminer un itinéraire pour en atteindre le but.
Dans quel terme désigner les personnes handicapées qui sont accompagnées.
Il est bien difficile de trouver un terme qui désigne l’action et qui ne soit pas à la voix positive on parle
On parle hélas
d’usager (heureusement pas celui d’usagé) terme qui peut vouloir dire usé, qui utilise et qui est bien entendu passif.
d’habitant, ce terme est, apparemment, plus respectueux que celui de « résident » qui désigne la qualité de résidence temporaire d’une personne, ou deuxième résidence, mais pas son « chez lui »
d’artisan, quel terme utiliser pour qualifier la personne qui fréquente un Service d’Accueil de Jour pour Adultes ? S’ils font de l’artisanat, pourquoi pas artisans ?
Personnellement, je n’apprécie pas les termes d’accompagné, d’utilisateur, d’usager, de patient d’un service.
Le terme de bénéficiaire est aussi ambigu. Il désigne celui qui obtient un bénéfice.
Qui dans un service social tire un bénéfice ?:
la personne handicapée
l’association
les membres du personnel ?
P.I.
Les personnes ont le droit de ne pas avoir de projet … ou d’en avoir. Tout comme elles ont le droit d’être en bonne santé … ou de ne pas l ‘être.
Nous devons y être attentifs, surtout quand nous avons affaire à des personnes malades, psychotiques.
Projet d’intégration
Dans un souci d’efficacité, le projet d’intégration peut être lié à un souci de toute puissance, de moi fort.
Or, les personnes doivent pouvoir régresser.
Il y a lieu d’éviter d’adapter les personnes aux normes du social.
Dans ce sens, mon intervention est subversive parce qu’elle tient compte du désir de la personne et de celui de l’intervenant. Le désir de la personne peut être celui de ne pas réussir, de ne pas épouser l’attente de l’autre.
La guérison n’est pas un but, elle vient de surcroît. Il y a donc lieu d’écouter le sujet, de laisser percer l’inconscient si cela se peut,… cela porte de l’effet.
Mettons nous donc à l’école du sujet, de la personne, qui se met hors grille.
L’Evaluation
Méfions nous de beaucoup de grilles d’évaluation que certains tentent de cocher.
Evaluer, ce n’est pas remplir des cases, c’est avant tout dégager le sens de ce qui s’est passé.
L’évaluation n’est donc pas perspective mais elle est une démarche rétroactive et une recherche de sens.
Le respect
C’est dans le détail qu quotidien que le respect se manifeste.
Par exemple :
avoir sa chambre, son studio, son appartement, sa clé, peut aider la personne à avoir le sentiment d’être locataire.
La liberté d’aller et de venir, de quitter et de rentrer chez soi, de se promener seul ou avec qui on veut
Il y a aussi des droits et des devoirs
Les intervenants gardent alors le souci de ne pas faire à la place, de ne pas faire « pour ». Ils s’interrogent sur leur propre désir. « Qu’est-ce que tu fous là » disait TOSQUELLES. A chaque moment l’intervenant s’interrogera sur son désir en compagnie d’une personne, en animant une activité, devant l’écran de l’ordinateur, dans une rencontre avec des collègues, des parents, etc…Pourquoi est-ce que je fais ceci et pour quoi … et pourquoi
Qu’en est-il du transfert, s’il en est question dans le travail
L’écoute du sujet implique davantage d’écouter que d’entendre
Finalement, l’intervenant est orienté par la personne handicapée. C’est elle qui indique la voie, la direction où il veut aller et où il nous mène. Mais est-on prêt à l’accepter ?
Mais partant de structure, nous dit Lacan, cela ne va pas. On est confronté au CANEVAPAS.
Il est bien difficile donc d’organiser, de prévoir. Là où il y a désir de proposer une habitation plus personnalisée, la pression peut vouloir un habitat communautaire.
Si on accepte de changer l’institution pour que celle-ci ne soit pas celle qui prenne tout en charge, on introduit inévitablement la notion de manque … et donc d’insatisfaction des personnes, du personnel et des parents. Mais cette démarche ouvre sur le désir.
L’équipe s’ouvre donc au singulier des personnes.
Un contrôle ou une supervision seront indispensables.
Les représentants des personnes ont bien sûr leur mot à dire. Les parents en particulier qui connaissent pour beaucoup, et souvent très bien leur enfant.
Il est cependant parfois difficile de faire la part des choses entre le désir et la demande des parents et ceux de leurs enfants.
Notre attention se porte particulièrement à ce que la demande ne soit pas commande ou, en d’autres termes, que l’intervenant ne soit pas l’allié inconditionnel des parents mais reste l’accompagnant de la personne (là où je parle du manque) On peut donc dire que les services laissent à désirer
octobre 2007