vendredi 18 janvier 2013
photographie Christopher Taylor
La photographie du «father land » rejoint la liste des photos qui sont pour moi, chacune, une question posée. Elles sont quelques unes, repérables dans mon souvenir qui soudain m’ont happées, un peu à la manière d’un mot, d’un signifiant au sortir d’une séance d’analyse.
La photo surgie, insiste parfois, puis devient comme une évidence un abîme. Toute ma pensée du moment s’y engouffre et devient ainsi représentable dans un condensé dont les clefs me sont propres. Ma passion pour la photographie s’est avéré jalonner de manière significative ma démarche psychanalytique. Comme un arrêt sur un chemin de croix chacune de ces photos ont été pour moi une étape de représentation de ma pensée. La figure marque un temps une pause. Une condensation de toutes les pensées à un moment précis. On pourrait faire le lien avec ce que Freud nomme la condensation dans un rêve. Plusieurs personnes peuvent être représentées par un seul personnage dans un rêve.
La photographie incarne une figuration dans la contrainte. La figuration est forcée, elle résume et creuse une représentation.
La figuration détourne par la représentation une communicabilité qui déjoue tout le reste. La théorie et l’écriture ne se sont jamais trouvées, pour moi, à la même place.
Par la photographie, ce qu’elle représente, le discours devient visible et dense. Le processus infini du détour que la photographie engendre devient terriblement efficace. Le déplacement dans le domaine de ce qu’on peu appeler l’esthétique accomplit pour moi des prodiges de la pensée. La présence forte du manque du négatif et de l’absence devient un jeu porteur de discours. La photographie, contrairement à l’idée reçue qui la porte, déjoue la logique et vient nous faire la démonstration de ses failles. L’objet est réinventé dans une représentation qui finalement nous donne à voir sans savoir. L’apparence de clôture symbolique nous apporte son contraire, une vision infinie. L’objet visuel, la figurabilité ne la rend pas pour autant lisible.
Combien d’ouvertures psychiques les images par les photographies ont déclenché dans le cours de ma pensée ?
Hors de tout académisme décrit dans l’histoire de l’art la photo, plus que d’autres médiums d’expressions artistiques, vient me tendre un fil. L’extrémité d’une pelote de laine que l’on tire et le fil se déroule. Ce fil, avant de repartir vers une destination inconnue, que j’imagine infinie, vient me donner à vivre un moment, un « tricotage ». Un morceau du pull over de laine s’est tricoté à ce moment et prend une place au milieu des autres, ceci pour élaborer un vêtement dont je ne verrai jamais la fin. Il y a un moment une figuration d’un monde souterrain déchiffrable a minima par moi et dont je ne verrai jamais la totalité.
Le temps illimité de la psychanalyse se trouve ainsi bordé un moment, même si les visés et la fin se trouvent perdus.
Comme pour la peinture ou la sculpture cette figurabilité soudaine qui s’impose, à peine lisible, a peut-être un équivalent dans une écriture qui nous échappe. Quand soudain, ailleurs, une part de nous même se trouve représentée. Comme l’énoncé peut supposer l’énonciation la figurabilité suppose la figuration. Comment prendre la mesure de cette effraction qui nous vient d’un monde souterrain, inconnu ? Il y a dissimulation de la structure qui produit cet événement cette lumière, on peu même dire cet éclat. Un éventuel cahot psychique s’incarne soudain dans la figurabilité. C’est un message, mais sans code.
L’œuvre d’art comme une rencontre avec soi même comme un miroir. Une présence qui devient consciente.
Parfois sa présence inconsciente peu soudain apparaître de manière différée.
Je ne résiste pas au plaisir de vous raconter une histoire d’image arrivée à un collègue. Nous fréquentions la même salle d’attente de psychanalyste. Il offre une reproduction de tableau à sa femme, il la choisit, la fait encadrer, fait faire un paquet cadeau. Au moment où sa femme ouvre le paquet cadeau il découvre qu’il avait choisi à son insu une copie du tableau qui figurait dans la salle d’attente de son psychanalyste qu’il avait fréquenté de nombreuses années.
Le tableau l’avait regardé il l’avait vu mais ne l’avait pas laissé faire effraction, la rencontre a eu lieu plus tard, à son insu.
Ces photographies viennent faire effraction, accident en dehors de toute théorie, elles viennent faire signe à l’affect. La photographie. Viens me chercher.
George Didi Hubermann parle de pan dans l’œuvre comme un détail qui vient faire intrusion nous surprend par son caractère inattendu. Le pan interrompt la continuité. On pense au « petit pan de mur jaune » de Vermeer. Un paysage de la ville de Delft par Vermeer si joliment décrit par Marcel Proust. Ce petit pan de mur vient faire effraction et donne toute la dimension poétique au tableau. Il y a énigme accident dans la continuité.
Le mot pan c’est un mot de la structure (pan de mur) mais c’est aussi un mot de la déchirure (le lambeau).
Le sens fait énigme il y a pourtant rupture. Il y a intrusion dans la vision d’ensemble du médium peinture.
Il me semble que le lien que je fais entre ce que je tente de décrire de la place de la photographie et de ce fameux petit pan de mur jaune c’est cette représentation qui nous regarde et nous touche.
Il y a effraction dans l’œuvre qui produit un effet signifiant.
La photographie nous dit quelque chose du temps qu’elle à saisi mais nous dit aussi que ce temps est passé.
L’image vient nous représenter « ça a été ».
Pourquoi la photographie ? Quel médium ? La matière ? La question se pose d’autant plus actuellement avec la présence presque exclusive de la photographie numérique. Je vais oser paraître ringarde et vous parler de l’argentique.
Le photographe avec son appareil argentique est davantage un promeneur. Il a un appareil plus gros, c’est à dire moins discret, et prend le temps de la pose. Il regarde. Pas sûr qu’avec le numérique on regarde toujours. La manière d’aborder le viseur est d’ailleurs totalement différente.
Physiquement avec l’argentique le corps est davantage mobilisé.
Puis après vient le développement. Toute une phase vécue entre le négatif et le positif. Ces 2 mots prononcés me fascinent, je trouve cette opération magique. Combien de fois au cours de périodes scabreuses de mon analyse n’y ai-je pas pensé ? Passer du négatif au positif…
Le laboratoire l’ambiance du labo. La lumière rouge, les odeurs des produits, l’eau, la tension du résultat où la lumière qui devient une angoisse.
Les labos improvisés dans les salles de bains les caves, le récit d’ Yves Lerêche de développements la nuit en Roumanie entre 2 roulottes avec les gitans. Il y a un film où on voit Joel- Peter Witkins Laver le papier photo très grand format avec un jet d’eau. Développer un négatif peut-être : rouler un grand format dans une gouttière ou faire surgir les mannequins nus de Helmut Newton de 3m / 2 d’un bac. J’ai assisté à cette cérémonie chez un célèbre et désormais unique tireur parisien.
C’est de la matière, presque invisible, qui émerge du geste de l’artisan, particulièrement précis et méticuleux. L’erreur produit des effets souvent vécus comme ratés ou maintes fois exploités comme accidents producteurs de poésie.
La photographie argentique, n’arrive pas comme ça devant vous, elle a fait du chemin.
Alors « le father land ? » J’y viens.
Cette photo m’est arrivée après le long récit de mon ami Christopher Taylor photographe et voyageur. Il voyage souvent à Pied, en Inde en Chine et en Islande. Il prend son temps comme d’habitude (sa personnalité colle très bien à la photographie argentique). Il sort des cartes me raconte des récits de personnes âgées ou disparues qui ont vécu au nord de l’Islande. Il a décidé de parcourir les lieux des récits de vie afin d’en repérer des traces et de retrouver des chemins à jamais disparus. A pied ou en vélo vers le cercle polaire il arpente ces paysages grandioses et déserts. Ne lui demandez pas pourquoi il ne sait jamais et en plus il dit volontiers qu’il s’y ennuie.
Il prend des photos des paysages. A ma grande surprise il retrouve des traces des lieux d’habitations décrits dans les récits qu’il a lus ou entendus. Le climat dans ces contrées détruit volontiers toute trace de vie. Les maisons abandonnées disparaissent rapidement.
Christopher Taylor me montre les photos de mer qui curieusement pour moi se ressemblent beaucoup mais il me les situe à chaque fois précisément sur la carte.
Puis au milieu surgit une photo prise dans une maison abandonnée d’un petit caleçon de laine. Ce pantalon tricoté puis reprisé m’émeut.
Il a été laissé comme la robe de l’amante posée sur le lit. Comme délicatement posé. La reprise qui me vient souvent comme métaphore de la psychanalyse se trouve là illustrée dans une grande complexité une grande sophistication. Il y a visiblement des fils de plusieurs qualités plusieurs couleurs cousues à des périodes différentes. Quelle constance ? Acharnement ? Amour ? Volonté ? On ne sait pas à quel mot se vouer. Que d’affects se bousculent et me viennent encore à l’esprit. Des récits de vie, de psychose, de traumas reprisés se trouvent soudain représentés dans ce caleçon dérisoire mis en abîme par la poésie de ce merveilleux noir et blanc argentique.
Une poésie figure, mise en scène par ce photographe, qui prend toujours « un air de ne pas y toucher »
Je suis particulièrement contente de vous montrer cette photographie au moment où elle m’a atteinte au moment ou elle condense les sujets qui me traversent actuellement.
Puis m’arrive le mot «fatherland » quoi ? Christopher répète : « father land ». Alors là ça n’est pas possible, comment cette image du pays du père m’est arrivée ce jour là ? Le caleçon tricoté par les mères Islandaises, très utile on peut l’imaginer dans ces contrées, s’appelle « fatherland ». Loin de la terre mère « motherearth »
Le caleçon avec lequel on arpente la lande, avec lequel on peut sortir acquérir de l’autonomie c’est la mère qui l’a tricoté.
Il protège du froid. Les enfants Islandais (enquête faite) ont tous un affreux souvenir de ce vêtement qui leur piquait la peau.
Dans un pays où on est le fils ou la fille du prénom de son père (sans nom de famille) existe le pantalon du père tricoté par la mère. Comme un nom du père fabriqué par la mère. C’est encore une fois la mère qui donne sa place au père. Ce caleçon a un rôle protecteur, symbolique, il est reprisé soigneusement comme un objet précieux. Je n’oublie pas que son côté précieux vient aussi, certainement, de l’extrême pauvreté qui devait régner dans ces contrées perdues où il fait nuit pendant de longs mois.
Toute la dimension symbolique du nom du père conceptualisée par J Lacan est représentée par cette photographie.
Dans ce pays de voyageurs la plupart des hommes étaient pêcheurs partaient longtemps, il fallait pouvoir partir se séparer. La mère devait préparer ainsi ces longs voyages avec retours vers la terre mère mais aussi le pays, le pays du père.
C’est cette irruption de la photo qui m’a regardé qui a produit chez moi effraction comme condensation de tous les sujets qui m’occupent actuellement.
Le voyage, celui du photographe, avec la photo qui nous en fait le récit. Ces lieux abandonnés, les objets intimes le voyeurisme identitaire du photographe associé au notre comme regardant celui qui regarde.
Cette mis en abîme des récits des personnes des lieux c’est le travail d’effraction et de décalage de la pensée produit par la photographie.
Freud disait à propos du trouble procuré par la Gradiva de Jensen : « nous ne savons plus si elle est chair, pierre ou rêve ». Cette Gradiva qui observé par Jensen est devenue l’héroïne d’une histoire d’amour analysée par Freud ensuite.
Lire ou regarder permet de stabiliser un temps sa pensée sur du vrai.
Le fatherland c’est aussi pour moi la mise en perspective de la question du voyage. Le voyage des vikings les ancêtres des pêcheurs Islandais, eux aussi grands voyageurs.
Les voyages de Christopher Taylor photographe qui ne cesse d’arpenter la terre à la recherche de ses propres pensées. Christopher dit qu’il s'ennuie en voyage, il définit son attrait pour la chine à partir des voyages qu’il faisait enfant en regardant les motifs chinois du papier peint de sa chambre.
Quel désir irrépressible de voyage ? J’aime l’expression triviale d’aller voir ailleurs si on y est.
Pour Freud le voyage est décrit aussi comme irrépressible. « Pourquoi quittons nous ce lieu idéalement calme et riche en champignons ? » se demande Freud en parlant de sa maison de campagne. Il a déjà publié l’interprétation des rêves quand il se rend à Rome ville de toutes les inhibitions et de tous ses désirs. Rome est pour lui une terre immense comme l’inconscient, terre de ses fantasmes. Il s’y rend à plusieurs reprises en compagnie de sa belle sœur de son frère et de Sandor Ferenczi.
Dans l’interprétation des rêves S Freud raconte que lors de son dernier voyage en Italie, un an auparavant, et alors qu’il passait devant le lac Trasimène, il avait dû rebrousser chemin à 80 km de Rome. Identifié à Hannibal, le héros favori de ses années de lycée, il s’était interdit d’accomplir son vœu le plus ardent. Le général Carthaginois n’avait jamais réussi à atteindre la citée impériale. Son père Hamilcar l’avait missionné pour venger Carthage des Romains.
En se remémorant son périple Freud se souvient d’un souvenir d’enfance. Un jour son père lui avait rappeler une anecdote ancienne pour lui prouver que le présent était meilleurs que le passé. Autrefois dit son père Jacob « un chrétien avait jeté mon bonnet de fourrure dans la boue en criant « juif descend du trottoir.» S Freud avait demandé à son père quelle avait été sa réaction. Celui ci a répondu : « J’ai ramassé mon bonnet ».
A cette scène S Freud a opposé une autre plus conforme : celle historique, où Hamilcar fait jurer à son fils Hannibal qu’il le vengera des romains et défendra Carthage jusqu’à la mort.
Mythe fondateur de l’épopée psychanalytique ce récit relate la défaillance d’un père que le fils n’aura de cesse de réhabiliter en se donnant pour mission de revaloriser la fonction paternelle à travers l’identité juive culturelle mais non religieuse.
Rome fut d’abord pour S Freud un objet de haine qu’il fallait conquérir pour effacer l’humiliation du père.
Rome est pour S Freud le symbole d’une revanche, un territoire archéologique qu’il compare aux profondeurs de l’inconscient. Rome est aussi féminine par son lien avec l’église. Comme Goethe avant lui S Freud se sent métamorphosé par l’Italie Romaine.
S Freud adhère avec ferveur aux cultures classiques et se prend d’égyptomanie. Il rend visite de nombreuses fois au Moïse de Michel Ange auquel il s’identifie à la fin de sa vie. Moïse égyptien et juif tout aussi bisexué que lui partagé entre la pulsion et la loi. Mais Moïse qui incarne le contrôle moral sur les instincts et ramène dans le droit chemin le peuple adorateur du veau d’or.
Freud n’a cessé de tirer profit de ses voyages et d’en faire des récits liés aux recherches menées sur l’inconscient. Les troubles de la mémoire sur l’Acropole dont il fait le récit à Romain Rolland .Il justifie ses désir de voyage par un dépassement d’une certaine pauvreté qu’il a connu mais aussi le désir de quitter la famille ses conflits et son horizon étriqué pour aller s’éprouver ailleurs dans la séparation et la liberté. Le désir de découvrir quelque chose de nouveau cacherait l’inceste à fuir dans le contexte familiale.Dans l’inquiétante étrangeté quand dans une petite ville d’Italie il ne cesse de se perdre et de se retrouver dans le quartier des prostituées. Il évoque comment la levée du lien spatial entrainerais la levée de la limitation sexuelle.
On pourrais dire beaucoup de chose sur le lien étroit qu’entretiennent S Freud et avec lui la naissance de la psychanalyse et les voyages. L’exemple d’un oubli « Signorelli » cité dans « psychopathologie de la vie quotidienne » se passe aussi dans le train. D’autres exemples nombreux dont il est l’acteur anonyme se produisent lors de ses voyages.
S Freud ramène des moissons d’idées nouvelles de ses voyages notamment le renoncement à la neurotica lorsqu’il découvre le fantasme et élabore le complexe d’Oedipe.
Les voyages découverts de S Freud sont autant de passage de la culture vers le désir d’émotions artistiques toujours renouvelés.
Le voyage comme mise en forme du désir avec l ‘émotion artistique au détours des chemins comme représentations du désir et de la pensée. La recherche de la représentation par l’art comme pour stabiliser sa pensée sur du vrai, c’est ce qu’a fait S Freud avec Moïse par exemple. Son évocation de la statue de Michael Ange est plus prégnante que le récit, la légende, et c’est à partir de la représentation qu’en a fait l’artiste que S Freud s’approprie la légende. C’est à partir de la statue de Moïse que S Freud symbolise son chemin parcouru d’homme seul avec la psychanalyse comme mission à accomplir.
Le voyage comme figuration de la marche qui existait avant le langage comme forme de symbolisation ? La marche, les pas, comme suite de chutes évités.
Le fatherland qui figurerais, les égarements à évités, et au bout du voyage le permanent retours au pays du père.
Les archéologues repère l’homme et le différencie de l’animal par l’ossature du pied. Le pied qui fait l’homme qui parle et qui pense. Lacan dit que nous parlons avec les pieds, et avec le corps…( dans l’article « la troisième » congrès de Rome, nov. 1974)
J’ai participer en juin dernier à la fondation d’une nouvelle association de psychanalyste : INTEN$ION PSYCHANALYTIQUE.
Quelques exclus volontaires de l’association « Analyse Freudienne » fondée en 1994 se sont retrouvé à Tours en juillet 2011 pour réfléchir aux motifs et au sens à donner à leur dissidence. Il s’est avéré rapidement qu’il fallait recréer autre chose avec le souci majeur de ne pas entraver le travail d’analyse.
Un montage en triptyque a vu le jour : une charte, un mouvement nommé POURTOUR et une association, réduite à son stricte minimum, INTEN$ION PSYCHANLYTIQUE.
Une nouvelle fiction.
Il s’agissait d’éviter que le discours et la construction institutionnelle figent le travail de l’analyste. Il s’agit de déloger le sujet de ses composantes.
Rester en mouvement réinventer la psychanalyse nécessite pour chacun d’entre nous un mouvement permanent.
Dans un évitement du narcissisme éventuel lié aux effets d’association. Une fiction pour permettre de border un travail à plusieurs mais sans entraver la question du désir.
Les non-dupes-errent n’est-ce pas ? Errer comme errance erreur et voyage. Erreur itinéraire répétition.
Rester en mouvement réinventer la psychanalyse nécessite pour chacun d’entre nous un déplacement permanent. La marche, pour éviter la chute inhérente à l’analyste.
Il m’a semblé que ce déplacement était particulièrement à l’œuvre lors de notre troisième réunion à Nantes, il s’est poursuivi ensuite à Paris, Reims et j’espère la prochaine fois à Montpellier.
J’ai particulièrement entendu dans les différentes interventions de nos collègues de l’inconscient à l’œuvre.
Changement de lieu, voyage déplacement, hôtel nous permettent d’éprouver à chaque fois une longue démarche à la rencontre de lieu et de personnes sans cesse renouvelées. En effet chaque lieu s’illustre par la présence des initiateurs toujours présents mais aussi de leurs collègues locaux qui apportent un regard décalé sur l’association et le mouvement en marche.
Je me sens à chaque fois suspendue dans le temps illimité de ma propre démarche analytique avec quelques autres sur le parcours.
Un patient passionné de marche m’a parlé d’un long GR de 2mois ½ qu’il souhaitait faire seul avec quelques amis qui pourraient l’accompagner sur la route juste quelques jours. I IP pour moi c’est la même chose. Quelques autres viennent m’accompagner sur une portion de route, sur le chemin de ma démarche analytique.
POUTOUR et IP seraient le poison et le contre poison, l’un représentant le contre point de l’autre. Cet inconfort dans un dialogue permanent me permet de croire approché une par de vérité de l’inconscient à l’œuvre.
Rien n’est possible sans l’autre, nous nous en sommes rendu compte avec l’histoire des signatures. Qui signe en premier pour devenir témoin de ceux qui signent leur adhésion ? Les autres comme après coup de la déclaration du psychanalyste par lui même.
La question du temps logique est omniprésente et nous occupe beaucoup. L’instant de voir, un temps pour comprendre et le moment de conclure. La question du temps logique peut-être appréhendée comme éthique de la psychanalyse.
Il me semble que cette photo du fatherland est venue me chercher un matin à la faveur de la rencontre avec un artiste dont j’admire le talent depuis de longues années. Cette photo me parle de ma démarche analytique avec quelques autres. Elle vient ponctué mon voyage avec l’inconscient de quelques séquences de transmissions qui essais de se sortir du discours et de la fixation dans une doxa.
Lydia LEDIG 2013