vendredi 06 janvier 2012
LES DEUX PENSEES
Maurice Blondel « Philosophies P.U.F 1963 d'après Jean Lacroix.
Reportons-nous à un extrait in extenso , de l'ouvrage de référence , en citation sur le propos de la Philosophie de Maurice Blondel 1861-1949.
« …. .Une image nous aidera peut-être à nous représenter plus aisément le paradoxe constant de nos deux modes de penser toujours associés, toujours irréconciliés, toujours stimulants et propulseurs Durant les lourdes nuits de juillet, dans la campagne embaumée de Grasse ou de Vence, la luciole de Provence poursuit silencieusement son étrange vol d'ombre et d'éclat intermittents. Tour à tour, elle s'allume et elle s'éteint. Tantôt elle éclaire d'un trait rapide son itinéraire capricieux en attirant le regard qui ne voit plus que ténèbres en dehors de son sillage de lumière. Tantôt elle disparaît, laissant revoir l'obscure clarté de la nuit pendant que nous nous demandons où surgira de nouveau la froide lueur qui va vers un but incertain. Ainsi nos pensées alternent et composent leur rythme vital ; et leur clarté partielle, avec ses étroites limites et ses intermittences, permet, par les éclipses mêmes, d'entrevoir l'immensité encore nocturne de la route à parcourir.... » - (La Pensée t. 1, p, 202)
L'Idée se gorgeant suavement du miel de sa frivole subjectivité,
face à l'Image en Miroir de sa Sensibilite propre.
D'abord envisageons d'emblée les propriétés constitutives d'une pensée dans sa nature primitive et la fiction affectée de sa spontanéité subjective. Celle d'une entité surgie d'une Sensation subreptice qui a fortiori s'élabore et de même, notons le s'apprécie bien souvent et, s'adjuge bien nécessairement dans un confort d'estime de soi quelque peu abusée. C'est ainsi que dans l'essence empruntée de son propos et à l'index pointé de ses affinités électives, ce mode d'être s'inscrit de facto , dans le dénominateur préformaté et donc fictif dans son procès Intelligible. C'est-à-dire, celle d'une essence très spécifiquement affirmée, dans le total dévolu de sa nature systématique, dans le plein délié de ces forces intérieures diffuses, celles idoine d'une subjectivité qui couvée, se cristallise et se précipite en itinérance vagale, dans le flux et le reflux de ses métacircuits polysensoriels. Dans ces conflits des énergies et des désirs en suspens des états affectifs qui servent ainsi donc, de matière et d'aliments à des états intellectuels nouveaux Qui en émergence fluente sous les effets capricieux d'une réalité évanescente, celle originelle d'une dynamique psychique d'ailleurs souvent dérobée et imprévue, celle enfin manifeste qui s'impose souvent même, dans l'impromptu de nos attentes. Tout en régissant les phases subies d'une sensibilité en émoi d'éprouvantes inconstances, tout autant surprenantes et stupéfiantes, que baroques et celées. Ce Datum hylétique de sensations – dans cette dénomination de perceptions surgies incontinentes des plis secrets de ma chair – ce pur produit du métabolisme fantasque, dans l'efficience d'un automatisme psychologique qui, dans l'instance même de ces humeurs en effervescence subconsciente, nous plongent dans cette opacité « nous laissant revoir l'obscure clarté de la nuit » , tel que que nous le suggère la transparente allégorie de la Luciole provençale de Maurice Blondel.
L'autre pensée en alternance contrapunctique est pouraît-on dire, ce terminus a quo aboutissant le terme de ce terminus ad quem, en errance de sens controversés bien que réciproquement reversibles, dans l'alternance d'une pulsation rétroactive du pôle sensible vers le pôle intelligible. Celle d'une motion primitive parachevant in fine son terme ultime. Cette Idée surgissant face au miroir de l'Image rugissante, en constellation infinie de sens miroitants, c'est-à-dire nous quadrant dans ce processus même, qui précisément nous interpose en équilibre précaire et décalé dans le dilemme de.... « ce paradoxe constant inscrivant nos deux modes de penser toujours associés, toujours irréconciliés, toujours stimulants et propulseurs. …., ….qui poursuit silencieusement son étrange vol d'ombre et d'éclat intermittents », ce que nous suggère le symbole limpide de la luciole en course dans cet élan nécessaire est comme en recul de perspectives qui s'imposent, dans le rythme scandé de son train de vie.
Mais saperlipopette enfin, réfléchissons tout de même un tantinet, et à seule fin d'étalonner la réalité, de même observons tant soit peu, et décrivons l'allure et la démarche même du suivi de notre propre entendement. Dans sa pratique soucieuse et la coutume régulière du sens à isoler dans ce que nous abordons de neuf et d'innovant, dans le droit fil de nos quêtes en réquisition de recherche d'absolu. Ne voyons-nous pas à cet effet révolu, que maints et maints sens pourtant déjà instruits d'un savoir d'antécédents déjà bien abordés, lors de tels ou tels exercices en réflexions d'ouvrages édifiants, ceux de divers auteurs et penseurs émérites, qu'alors bizarre, bizarre - vous avez bien dit bizarre, …comme c'est bizarre -, que malgré la louable sagesse de concepts qui bien que, sont déjà de sens pourtant abordés et contenus dans le préalable de notre entendement, que … lorsque enfin, …. de nouveau nous abordons ce même thème et types de raisonnements, en concepts d'arguments réalistes, au fil de nos spéculations discursives ou autres, lectures ou entretiens, celles en trame de nos investigations culturelles les plus variées, … que le grand art du génie de la compréhension, le seul qui vaille sans doute, ne consiste peut-être, alors, …. hé oui .. tout bonnement et tout simplement qu'à mieux s'arraisonner dans le rationnel de nos spéculations, en quête de signes d'un sens parachevé. A cette unique et dérisoire condition, qui reste néanmoins indispensable, celle de se poser in situ en place et plan, à même sur le pont levis, seulement une fois abaissé, nous permettant d'accéder enfin de plain-pied, à la forteresse en conservation de mémoire de significations inédites. Car cette même Bastide est en luxe et possession de sens dissimulés, dans cette mystérieuse garnison d'un contingent de significations qui, nécessairement retranchées, regorgent de signes riches d'essence avérée. Or, cette évidente réalité, se dérobe trop dans l'ouverture et la concurrence de vérités bien équivoques, qui naturellement nous échappent de ce fait à la découverte fortuites de nos appréhensions. Dans ces effets occurrents et pourtant bien réconfortants autant que fortuits. Celles des diverses révélations des philosophes en puissance de concepts innovants. Juste enfin de quoi déguster à satiété, ce goût sapide de vérités inédites révélées à la conscience. Or, déplorons l'ordinaire de ce leurre très commun à l'occasion de distractions d'occurrences bien malencontreuses, celles avérées d'un notable préjudice, cause de bien des déficiences en rade d'appréhensions claires et pertinentes, de notions de références pourtant très fidélement intelligibles. Ceci par manque d'opportunité de déclics lucides et flash opérants, lors de nos vaines spéculations discursives. Combien ces lumières pourtant si fécondes demeurent en pure perte, comme flouées dans un profil d'intuitions biseautées de sens induits, bien qu'entrevus et abordés déjà aux carrefours de nos lectures, et de nos investigations. Ces révélations qui trop souvent hélas nous échappent et se dérobent à notre entendement, tant leurs réalités intrinsèques de significations qui pourtant sont bien lisibles dans leurs apparences translucides, et de même cependant comme virtuellement inscrites, dans le champ même de nos connaissances potentielles. Dans tous ces infimes phénomènes d'assimilations, bien des significations très corrélées, en annexe de sens pourtant si intriqués, mais dissimulées, nous apparaissent dans notre égarement et diversion, comme des entités trop disparâtres et étrangères l'une en regard de l'autre, voire perçues à la limite vraiment comme contradictoires. C'est ainsi que dans cette magistrale allégorie où nous conduit l'excellence d'une réflexion en charge de fécondes réminiscences pour moi bien réactualisées, celles d'un long parcours en culture incessante de quête progressive de sens, j'y retrouve personnellement la prodigieuse déhiscence d'une graine en germe de fécondation, en greffe même très judicieuse d'éléments à synthétiser, avec le vaste système cohérent des aperçus des prodigieuses philosophies de l' Ego, ceux d'une vaste anthologie de la Pensée humaine. Notamment cette aporie de la double vision louche que la phénoménologie qualifie de « Diplopie ontologique ». Notons au passage, que la rhétorique d'une certaine idéologie très actuelle qu'on peut qualifier de change(ment), celle du jargon des psychistes en mal de formulations et de diagnostic innovants, rapporte ce mystérieux symptôme dit de bipolarité qui tant fait marmonner les patients en inquiètes obsessions de sens à requérir derrière cette formule, aussi prétentieuse que dérisoire et vaine. Cette réalité ne traduit-elle pas l'évidence, le naturel d'une double personnalité, celle du maître et de l'esclave, la présence vigile de notre ange-gardien, d'essence corporelle et spirituelle. Cette alternance d'une relativité de vues destabilisantes, celles diffuses d'une bi-polarisation psychique. Or bien qu'en constante désolation dans le regain d'une investigation toujours inassouvie, cette destinée humaine ne nous propulse t-elle pas de cesse dans cet élan miraculeux d'une vitalité toujours en devenir, dans le merveilleux d'une anticipation de cesse indéfiniment infinie.......C'est dire : qu' il nous fallait cependant supposer Sisyphe heureux, nous suggère néanmoins Albert Camus, en invoquant le mythe dans son essence révélatrice, celle transfigurant et traduisant notre éternelle condition en charge si lourdes d'astreintes révoltantes.
LE TEMOIGNAGE
DE MOMO
QUI INCESSAMENT BRODE