A l’heure où la notion même d’éducation semble marquer le pas, il est urgent de recouvrer l’enracinement éthique de cette dernière et de comprendre qu’elle se constitue en fonction de « la condition spéciale dans laquelle l’enfant se trouve placé » (Itard, « Lettre au rédacteur des Archives sur les sourds-muets qui entendent et qui parlent », 1826). Cette « condition spéciale » de l’enfant justifie le principe d’une « éducation spécialisée » qui tente, en l’occurrence pour les enfants les plus fragilisés, de mettre en lumière et en mots ce qui se joue dans toute relation éducative : un combat perpétuellement recommencé contre ce qui déstructure l’humain.